La société américaine Multicultural Radio Broadcasting Inc. (MRBI) qui diffuse des émissions radio de Sputnik en modulation d'amplitude (AM) a reçu un avertissement de la Justice américaine qui a menacé l'entreprise de l'obliger à s'enregistrer comme agent étranger et a exigé qu'elle fournisse des informations supplémentaires concernant son activité.
«Compte tenu de ces faits, MRBI peut se voir obligé à s'enregistrer conformément à la loi dite FARA (Foreign Agents Registration Act, ou «loi d'enregistrement des agents étrangers», ndlr)», stipule la lettre signée du chef du département chargé de l'enregistrement Heather Hunt.
MRBI risque ainsi de devenir la seconde société américaine diffusant des émissions de Sputnik à se retrouver soumise à la loi FARA, après la société Reston Translator qui diffuse sur les ondes ultra-courtes (FM) et qui s'est vue récemment porter sur la liste des agents étrangers.
Rappelons à cet égard que Sputnik, qui collabore avec de nombreuses sociétés de radiodiffusion à travers le monde, n'a pour sa part reçu aucune demande des autorités américaines qui l'obligerait à s'enregistrer en tant qu'agent étranger.
Le ministère américain de la Justice demande par ailleurs de lui fournir des informations sur l'origine des programmes, le contrôle rédactionnel sur le contenu de ces derniers et leur financement.
La rédactrice en chef de Sputnik et de la chaîne de télévision RT, Margarita Simonian, avait précédemment annoncé que RT America s'était enregistré le 13 novembre comme agent étranger à la demande du département de la Justice des États-Unis.
D'autres médias publics étrangers opérant aux États-Unis, notamment la société de production et de télé- et radiodiffusion britannique BBC, la Télévision centrale de Chine (CCTV), la chaîne de télévision française France 24, la radio allemande Deutsche Welle n'ont cependant pas reçu de statut d'agents étrangers aux États-Unis.
En réaction aux démarches américaines contre Sputnik et RT America, la Russie a placé neuf médias sur la liste des «agents étrangers», a annoncé mardi le ministère russe de la Justice.
Les journalistes des médias inclus dans le registre seront notamment interdits d'entrée à la Douma d'État et au Conseil de la Fédération.
Le ministère russe des Affaires étrangères a cependant confirmé que Moscou pourrait lever les restrictions si Washington faisait de même.