«Compte tenu du score obtenu par Gilles Simeoni [et la liste nationaliste, ndlr], manifestement les électeurs corses n'ont pas craint une évolution vers l'indépendance et ils restent sur les déclarations de Gilles Simeoni, qui nous explique que dans les 10 ans qui viennent, c'est l'autonomie de la Corse dans la République française qu'il propose et non pas l'indépendance.»
«Les listes qui ont totalement disparu sont les listes de centre-gauche, qui n'étaient pas représentées dans cette élection. Et c'est l'affaiblissement du FN […] qui n'obtient que 3% des suffrages, donc cela veut dire qu'une immense majorité de ceux qui ont voté Madame Le Pen, a voté en Corse pour les nationalistes.»
Rappelant que Marine Le Pen avait conquis «près de la moitié des suffrages» lors de la dernière élection présidentielle en mai dernier, José Rossi considère que le faible score de son parti est dû au succès de la liste d'union nationaliste. Quant aux autres partis qualifiés, il semble se féliciter qu'ils soient au deuxième tour:
«On est dans une situation où la droite, entre la liste de M. Mondoloni et celle de Mme Bozzi, retrouve, à peu près, les scores qu'elle a obtenus en pourcentages il y a deux ans, en 2015. Donc les listes de droite, ainsi que la liste qui représentait M. Macron obtiennent un nombre de suffrages qui leur permettra, dans cette assemblée, un pluralisme politique.»
Avant d'ajouter pour clore l'analyse de ces résultats:
«Avant le deuxième tour, M. Simeoni, manifestement, a déjà gagné. Mais, l'enjeu du deuxième tour, c'est de faire en sorte que cette victoire ne soit pas hégémonique et que l'opposition pluraliste ait la possibilité d'exprimer ses convictions dans la diversité.»
Je trouve que c'est pas mal que plus de la moitié de la population ait voté à un moment où il n'y avait pas d'élection nationale, pas de campagne nationale. Et je pense que l'idée de dire que cette élection n'est pas représentative parce qu'il y avait beaucoup d'abstentionnistes […] ne tient pas.»
Confirmant ainsi toute la conformité du 1er tour, José Rossi rappelle que les nationalistes, qui devraient gouverner la Corse dès dimanche prochain, ne le feront que pendant trois ans. En effet, à l'instar des autres régions françaises, l'île de beauté connaîtra de nouvelles élections en 2020. Si les idées autonomistes ont gagné, il souhaite savoir comment elles vont s'illustrer dans la politique de l'île:
Parce que ce qui compte en Corse, […] c'est de savoir ce qu'on fait de cette autonomie. C'est de savoir si on a des résultats pour diminuer le chômage, pour améliorer les conditions de vie des habitants de cette région, qui sont plus défavorisés que les habitants de la moyenne des régions françaises.»
«L'Élysée sera évidemment conduit à tenir compte du résultat démocratique qui s'est exprimé, mais en même temps, le Président de la République a des convictions fortes au niveau de l'unité de la République, tout en acceptant l'idée qu'il est girondin, c'est-à-dire qu'il est très décentralisateur.»
Ainsi, le leadership des nationalistes sera essentiel pour un partenariat équilibré et positif entre la France continentale et l'île de beauté. D'autant plus que, pour José Rossi, si les idées indépendantistes incarnées par Jean-Guy Talamoni, prenaient de l'épaisseur dans la politique corse, les citoyens de l'île seraient à nouveau déchirés et l'actuel scrutin violé.
«Si le débat sur l'indépendance était rouvert, à ce moment-là on retrouverait une Corse probablement divisée en deux et manifestement les Corses qui ont voté M. Simeoni, n'ont pas voté pour l'indépendance.»