C'est une vieille affaire, et il s'agit de contrats signés il y a plus de 40 ans avec le régime iranien d'avant la révolution. L'ancien shah d'Iran avait versé au gouvernement britannique 650 millions de livres sterling (855 millions de dollars) pour 1.750 chars, mais seulement 185 chars ont été livrés avant que son régime ne soit renversé en 1979 et le reste de la commande a été annulée.
«Quant à la situation avec le remboursement de la dette britannique à l'Iran, c'est sans doute plus un problème juridique qu'économique ou bancaire. Il est davantage lié aux relations politiques entre les deux pays», a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Hoshyar Rostami, directeur du département financier de la filiale iranienne du cabinet canadien Finapath.
Et d'ajouter qu'une telle démarche de Londres pourrait bien être qualifiée de logique, vu la normalisation actuelle des relations entre l'Iran et les pays occidentaux suite à la signature en 2015, à Vienne, d'un accord sur le programme nucléaire iranien.
«Ce processus a été entamé aux États-Unis. Une partie de l'argent avec les intérêts a été restituée à l'Iran après la signature du Plan global d'action conjoint (JCPOA), ce qui a été un événement très positif en soi. Il se peut que cela ait influé sur d'autres pays qui avaient bloqué les actifs iraniens. Il n'est pas non plus à exclure que le Royaume-Uni ait tout simplement imité l'exemple américain», a conclu M.Rostami.
Le Plan global d'action conjoint (JCPOA) est un accord signé à Vienne, en Autriche, le 14 juillet 2015, par les huit parties suivantes: les pays du P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies: les États-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne), ainsi que l'Union européenne et la République islamique d'Iran.
En 2009, la Chambre de commerce internationale a ordonné à Londres de rembourser à Téhéran 592 millions de dollars pour les chars qui n'avaient jamais été livrés, mais les sanctions imposées par les Nations unies et l'Union européenne ont empêché le remboursement.
Certains médias britanniques ont émis l'hypothèse que Nazanin Zaghari-Ratcliffe serait détenue par l'Iran en guise de garantie de la dette impayée, mais les responsables ont rapidement nié que les deux problèmes étaient liés. Il s'agit d'une employée irano-britannique de 38 ans dans une organisation caritative, accusée d'avoir comploté pour le «renversement en douceur» du gouvernement iranien et incarcérée à Téhéran depuis avril 2016.