Paris, dans sa proposition de budget 2018, table sur un déficit de 2,8% du PIB, pas loin des 3% fixés par les règles de la zone euro. Cependant, les experts de Bruxelles l'attendent beaucoup plus sur la question de l'effort structurel qui doit être porté à 0,6% du PIB. Alors que sur ce point précis, Bercy n'a prévu qu'un effort de 0,1%. Ce pourcentage est revu à la baisse par ces experts qui, après des calculs, pensent que la France sera uniquement capable d'un effort de moins de 0,4%.
Mais selon le même rapport, cette situation pourrait s'améliorer, si la croissance française arrive à un taux soutenu de 1,7%. Chose qui n'est vraiment pas sûre.
Pour Bruxelles, la réduction de la dette publique française, attendue à 96,9% du PIB en 2018 doit impérativement passer par des efforts structurels.
«Plusieurs États membres supportent encore des niveaux élevés d'endettement public, ce qui limite leur capacité à investir pour l'avenir. Ces pays devraient saisir l'occasion qui leur est offerte pour consolider leurs finances publiques, y compris en termes structurels», a souligné mercredi Pierre Moscovici, le commissaire à l'économie et à la fiscalité.
D'autres pays européens ont aussi présenté des budgets non conformes. Il s'agit de l'Italie, de la Belgique, du Portugal, de l'Autriche et de la Slovénie alors que la Commission européenne exige une rigueur parfaite dans la gestion de leurs dettes publiques.
Rappelons, avant tout, que des milliers de milliards d'euros et de dollars ont été déversés par les banques centrales américaine et européenne depuis la crise financière de 2008 afin de renflouer les banques, soutenir les marchés, d'endiguer la crise et de faire remonter l'inflation dans les différentes zones économiques. Le résultat est sans appel, un échec total. Ni emplois, ni reprise économique et ni inflation ne sont au rendez-vous. A-t-on décidé d'arrêter ces plans de sauvetage et de procéder au dégraissage des banques? Certainement non. Ces banques centrales continuent à acheter les obligations pourries des banques, et sont seules responsables de la remontée des marchés financiers, à cause de leurs injections monétaires.
Alors, est-ce bien raisonnable de demander au peuple de se serrer encore la ceinture, via des coupes budgétaires supplémentaires exigées par les ajustements structurels, dont les répercutions seront lourdes de conséquences sur la vie des gens, ce que l'Europe demande à tous ces pays de faire, tout en continuant par ailleurs de soutenir ceux qui sont à l'origine de la crise?
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