Cette déclaration, faite pendant son entretien avec le président syrien Bachar al-Assad, intervient juste avant la rencontre du chef de l'État russe avec les dirigeants de la Turquie Recep Tayyip Erdogan et de l'Iran Hassan Rohani à Sotchi, et de la réunion des principales fractions d'opposition syrienne à Riyad. Les experts estiment que si les questions militaires sont proches du règlement en Syrie, les questions politiques, elles, restent à débattre. Selon le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Pour sa part, le président al-Assad a reconnu que la lutte contre le terrorisme en Syrie entrait dans sa phase finale. «Après notre victoire sur le terrorisme, nous souhaitons évidement faire avancer le processus de paix. Et nous pensons que la situation actuelle sur le terrain et sur le plan politique nous permet de compter sur une avancée du processus de paix», a-t-il déclaré.
Le processus de paix sera manifestement l'un des thèmes des pourparlers qui se tiendront aujourd'hui à Sotchi entre les dirigeants de la Russie, de la Turquie et de l'Iran — pays garants du cessez-le-feu en Syrie. «Force est de constater que cette opération a permis de promouvoir le processus de paix en Syrie, a reconnu Bachar al-Assad. Et la Russie a contribué à ce processus, à son avancée dans différents domaines avant tout en respectant la Charte de l'Onu, la souveraineté et l'indépendance de l'État syrien. Cette position a été défendue sur différentes plate-formes internationales, y compris le processus d'Astana. Même chose concernant les projets de Congrès du dialogue national syrien.» Ce Congrès devrait réunir en Russie toutes les forces politiques agissant en Syrie afin de mettre au point une approche commune du règlement politique de la crise dans le pays.
Vladimir Poutine devrait s'entretenir prochainement par téléphone avec le président américain Donald Trump. Les deux chefs d'État évoqueront, entre autres, la crise syrienne. «Je pense que la Russie est prête à négocier sur l'ordre après-guerre de la Syrie, déclare le politologue Valeri Soloveï, responsable de la chaire des relations publiques à l'Institut d'État des relations internationales de Moscou (MGIMO). Qu'elle est prête à passer du règlement du conflit, de la participation directe aux activités militaires au règlement politique. La fin ou non des opérations est discutable, mais il est indéniable qu'avec l'aide de la Russie al-Assad a réussi à améliorer considérablement ses positions. En outre, la Russie, la Turquie et l'Iran, au niveau situationnel, souhaitent un compromis en Syrie. Cela permet à Poutine de dire que la Russie est proche de la fin des opérations. C'est un signal envoyé aux Américains montrant que nous avons atteint nos objectifs. C'est une possibilité d'ouvrir la porte aux négociations. Après tout, il nous est souvent reproché d'enfreindre les droits de l'homme et de couvrir le «bourreau Assad». Mais substantiellement cela ne signifie rien pour l'instant. Il ne s'agit que des préparatifs de l'entretien téléphonique avec Trump et des pourparlers trilatéraux à Sotchi.»