Hormis les questions politiques, les facteurs militaires devraient également être abordés — notamment la présence des Kurdes dans l'est de la Syrie et le fonctionnement des zones de désescalade. Les médias occidentaux voient aussi dans cette réunion une sorte de «tour d'honneur» pour Vladimir Poutine. Cette rencontre renforcera encore les positions de Poutine en tant qu'acteur majeur au Moyen-Orient, estime par exemple The Wall Street Journal. Selon le site d'information Gazeta.ru.
Les USA, qui ont durci ces derniers temps leur politique vis-à-vis de l'Iran, ne participeront pas à la réunion. Selon Elena Souponina, conseillère du directeur de l'Institut russe d'études stratégiques, les pourparlers trilatéraux et la rencontre de Poutine avec al-Assad symbolisent la fin de la phase militaire antiterroriste en Syrie et le début d'un travail politique plus poussé visant à trouver un règlement pacifique au conflit.
«Daech perd rapidement ses positions et ses sources de financement, ainsi que les racines de son existence en Syrie, c'est pourquoi on peut déjà parler d'une victoire contre cette organisation. Cela ne signifie pas la victoire totale sur le terrorisme et l'extrémisme dans ce pays: de nombreux radicaux se retrouveront au pied du mur et passeront à la clandestinité — autrement dit le problème ne sera pas entièrement réglé. Mais on peut tout à fait dire qu'une étape a été franchie», a déclaré Elena Souponina.
L'expert du Moyen-Orient Iouri Mavachev suppose également que les dirigeants soulèveront la question de la formation des délégations pour le futur Congrès du dialogue national syrien à Sotchi, son mécanisme de travail ainsi que le problème kurde et les zones de désescalade.
«La viabilité de tout accord entre Moscou, Téhéran et Ankara est toujours conditionnée par l'accord du gouvernement syrien. Il ne faut pas non plus omettre la question relative à la coopération avec les USA. Mais les principales décisions qui seront mises au point par les trois pays mettront les Américains devant le fait accompli. Et on ignore dans quelle mesure Washington acceptera les nouvelles règles du jeu», conclut Iouri Mavachev.
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