La mission d'enquête conjointe OIAC-Onu sur l'utilisation des armes chimiques en Syrie a été réalisée d'une «manière honteuse», alors que le Royaume-Uni et les États-Unis ont essayé d'imposer une résolution sur sa prolongation en ayant recours à «des méthodes sans scrupules», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
«Ce mécanisme s'est comporté de manière honteuse et au lieu d'envoyer ses inspecteurs sur les lieux des incidents d'où ils recevaient des rapports sur l'utilisation des produits chimiques, il se contentait des vidéos transmises par des organisations non gouvernementales opérant sur le terrain, liées avec des extrémistes et même des terroristes», a indiqué Sergueï Lavrov.
«C'est incroyable quand des méthodes sans scrupules sont utilisées par des diplomates de haut rang», a déclaré le chef de la diplomatie russe.
Le 24 octobre et le 16 novembre, la Russie a utilisé son droit de veto à l'égard du projet de résolution américain. Un document russe, présenté lui aussi le 16 novembre, n'a pas recueilli le nombre suffisant de voix.
Suite à l'échec de tous les projets au Conseil de sécurité, le Japon a avancé l'initiative de proroger le mandat du JIM de 30 jours. Dans la soirée de vendredi, six heures avant l'expiration du mandat, le document a été soumis au vote. Il a été soutenu par 12 États, mais la Russie a une nouvelle fois recouru au droit de veto en tant que membre permanent du Conseil de sécurité.
L'opposition syrienne a annoncé, le 4 avril 2017, qu'une attaque aux armes chimiques avait fait 80 morts et 200 blessés à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib, accusant les troupes gouvernementales syriennes d'être à l'origine de la dispersion chimique. Le commandement syrien a rejeté la responsabilité de l'incident sur les djihadistes et leurs alliés. Les autorités du pays ont rappelé qu'elles n'avaient jamais utilisé d'armes chimiques contre les civils et les terroristes et que l'arsenal chimique syrien avait été retiré du pays sous le contrôle de l'OIAC.