Le directeur du Département pour la non-prolifération et le contrôle des armements au ministère russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Oulianov, a commenté la situation entourant l'interruption du mandat du Mécanisme conjoint d'enquête (JIM) sur l'utilisation des armes chimiques en Syrie, mis en place par l'OIAC et l'Onu, et les accusations à l'encontre de Moscou, qui avait opposé son veto au projet de résolution américain et japonais.
«Ce sont des mensonges absolus. Le dernier projet qui a été voté hier, c'est le projet de résolution russo-chinois et il envisageait une prolongation d'un an et le renforcement du mandat. Alors, sept pays — avec à leur tête les États-Unis — ont bloqué cette décision […]. Ils auraient pu s'abstenir et la décision aurait été prise. Ce sont eux qui ont tué le JIM, pas nous», a-t-il déclaré aux médias russes.
«Nous sommes prêts à organiser des consultations et à chercher des variantes, mais la prolongation ne pourra avoir lieu que si l'activité du Mécanisme est en conformité avec les règles internationales et, avant tout, avec la méthode de la Convention sur la non-prolifération des armes chimiques», a-t-il précisé.
«Sans cela, la prolongation n'a aucun sens. À quoi cela sert-il d'avoir une marionnette qui estampille des conclusions accusatrices sans se soucier de leur donner un semblant de crédibilité?», a-t-il conclu.
Pendant le vote, 11 pays ont appuyé le projet américain. La Russie et la Bolivie ont voté contre, la Chine et l'Égypte se sont abstenues.
Avant le vote sur le projet américain, Moscou a rappelé son propre projet de résolution sur l'enquête des attaques à Khan Cheikhoun suite au refus des membres du Conseil de sécurité d'examiner sa proposition.
L'opposition syrienne a annoncé, le 4 avril 2017, qu'une attaque aux armes chimiques avait fait 80 morts et 200 blessés à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib, accusant les troupes gouvernementales syriennes d'être à l'origine de la dispersion chimique. Le commandement syrien a rejeté la responsabilité de l'incident sur les djihadistes et leurs alliés. Les autorités du pays ont rappelé qu'elles n'avaient jamais utilisé d'armes chimiques contre les civils et les terroristes et que l'arsenal chimique syrien avait été retiré du pays sous le contrôle de l'OIAC.