Pas sans une certaine peur, des locaux ont confié qu'ils espéraient une bonne issue, mais à la fois traitaient les événements avec un peu d'indifférence. Une employée d'un hôpital, Gloria, a d'abord essayé de se soustraire au journaliste, surtout étranger.
«Je ne suis pas la bonne personne avec laquelle il faut parler politique», a-t-elle affirmé. «Mais si ça t'intéresse, je crois que l'heure du changement a sonné. Le pouvoir est concentré dans les mains d'un cercle étroit de personnes, et puis Mugabe a déjà 93 ans, il est vieux. Je ne veux pas dire qu'il est quelqu'un de mauvais, mais il nous faut quelqu'un de plus moderne.»
À la demande de préciser son attitude envers l'ancien vice-Président Emmerson Mnangagwa, Gloria a fait un geste de la main et a souri.
Les représentants de l'ordre, pour la plupart, n'étaient pas désireux d'entamer une conversation. Un militaire a lancé, lorsque son collègue dans un blindé a regardé ailleurs:
«Il nous est interdit de parler à personne. Nous faisons seulement notre travail ici. En tout cas, ça m'est bien égal. Assez, pars!»
Si on omet le grand nombre de militaires dans le centre-ville, rien ne fait penser à un putsch à Harare. Des panneaux routiers, installés près d'un bâtiment gouvernemental, n'empêchent pas les conducteurs de rouler sur les routes «fermées». L'indifférence, elle règne partout, chez les automobilistes et chez les soldats, qui ne font pas attention à leurs véhicules.
Le Zimbabwe est sous haute tension depuis lundi, où le chef d'état-major de l'armée, le général Constantino Chiwenga, a lancé un avertissement sans précédent à la ZANU-PF, le parti au pouvoir, pour dénoncer l'éviction la semaine dernière du vice-Président Emmerson Mnangagwa. Cet avertissement a conduit la ZANU-PF à accuser Constantino Chiwenga de trahison.
Des soldats zimbabwéens ainsi que des véhicules blindés ont bloqué les routes menant aux principaux bâtiments gouvernementaux, au parlement et aux tribunaux dans le centre de Harare, la capitale du pays, d'après Reuters.