Les députés du parti radical serbe ont préparé une requête pour la prochaine session du parlement afin de demander à reconnaître officiellement la Crimée comme un territoire russe, a expliqué au quotidien russe Izvestia le politicien serbe, Alexandre Šešelj.
«Belgrade ne peut pas compter sur le soutien de Moscou dans les questions litigieuses territoriales s'il ne reconnaît pas, lui-même, l'unité territoriale de la Russie. C'est pourquoi, notre parti appelle le gouvernement à résoudre cette question et à reconnaître dans les meilleurs délais la réunification de la Crimée avec la Russie», a ainsi expliqué M. Šešelj.
Selon lui, les auteurs de cette initiative veulent appuyer sur la différence entre la réunification de la Crimée par un référendum en 2014 et la séparation du Kosovo, réalisée par la force, en 2008.
Dans le même temps, les politiciens ont confié à Izvestia que Kiev a proposé à maintes reprises à Belgrade de blâmer la réunification de la Crimée avec la Russie en tant qu'«office» pour la désapprobation de la séparation du Kosovo.
En octobre dernier, dressant un parallèle entre les référendums au Kosovo, qui a débouché sur son indépendance, et celui en Crimée, le chef d'État tchèque, Miloš Zeman a également dénoncé le deux poids deux mesures de la communauté internationale. «Lorsqu'il s'agit de la Crimée, le référendum est qualifié d'annexion illégale, mais lorsque le Kosovo gagne l'indépendance malgré la résolution du Conseil de sécurité citée plus haut, tout va bien», a-t-il ainsi indiqué.
De son côté, placée sous administration de l'Onu en 1999, la province du Kosovo, historiquement serbe mais peuplée majoritairement d'Albanais, a proclamé son indépendance vis-à-vis de Belgrade en 2008. Ce statut n'est cependant pas reconnu par 35 pays, dont la Russie, la Chine ou l'Espagne.