Moscou créera également des missiles à moyenne portée basés au sol, si Washington réalise son projet de conception de telles armes, a déclaré jeudi Viktor Bondarev, chef du comité pour la défense et la sécurité du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe).
«Si le missile annoncé par le Congrès américain vient effectivement compléter l’arsenal des États-Unis, nous serons obligés de créer et mettre en service un missile équivalent. La Russie a le potentiel militaire et technique suffisant pour le faire», a indiqué M.Bondarev commentant la décision du Congrès américain de débloquer 58 millions de dollars en 2018 pour la conception d’un missile à moyenne portée.
Mais «la Russie n’a pas violé le Traité INF. Nous sommes attachés à nos engagements internationaux», a souligné M.Bondarev. Il a rappelé que Washington, quant à lui, violait «assez souvent des accords sans les dénoncer officiellement».
Signé en 1987, le Traité russo-américain INF a une durée illimitée. Il interdit aux pays signataires de posséder des missiles balistiques basés au sol et des missiles de croisière d’une portée allant de 500 à 5.500 km.
La Russie et les États-Unis se sont à maintes reprises accusés de créer des matériels de guerre en violation du Traité INF. Des membres du Congrès américain ont plusieurs fois appelé à élaborer un projet de loi accusant Moscou du non-respect du Traité, ce qui permettrait aux États-Unis de s’en retirer, selon le même scénario qui a été utilisé pour le Traité ABM.
Selon Moscou, même les systèmes actuels du bouclier antimissile américain permettent de lancer des missiles de croisière dont le déploiement au sol est interdit par le Traité INF.
Le ministère russe des Affaires étrangères a exprimé sa préoccupation face aux tentatives des États-Unis de se servir de données non confirmées pour envisager des sanctions contre la Russie.