«Je me rappelle tout simplement avoir regardé autour de l'avion, tout en pensant: mec, je ne suis plus totalement sûr de comment piloter cet avion», a confié un ancien pilote d'un F-18, cité par le portail Aviation Week. Et il n'est pas le seul à avoir vécu une telle expérience: 108 «épisodes physiologiques» ont été enregistrés en 2017. De plus, entre 2009 et 2016, le nombre de cas de détérioration de l'état de santé a augmenté d'environ huit fois chez les pilotes de chasseurs américains F-18 et EA-18.
«La multiplication de ces incidents, durant la dernière décennie suscite une inquiétude particulière, car la marine et l'aviation des États-Unis ont connu des épisodes physiologiques mortels», affirme l'Aviation Week. «Ainsi, le capitaine Jeff Heiny est mort en 2010, lors qu'une défaillance dans le moteur de son F-22 Raptor a provoqué une coupure de l'oxygène allant vers son masque.»
D'autres pilotes des forces navales américaines ont constatés des problèmes de respiration et des cas de désorientation. Ces épisodes concernent essentiellement les F-18 Hornet, les EA-18 Growler, les T-45 Goshawk, ainsi que les nouveaux avions de combat F-35.
Le Pentagone a jugé les incidents de ce type comme inacceptables. Néanmoins, le département n'est pas parvenu jusqu'ici à trouver la vraie cause de l'hypoxie, bien que parmi les probables raisons figure un dysfonctionnement du générateur d'oxygène de bord.
Plusieurs incidents physiologiques, survenus cette année dans des F-35 qui avaient décollé depuis la base aérienne Luke en Arizona, ont causé une suspension de vols temporaire. Des incidents similaires ont été signalés sur les bases Nellis au Nevada et Port Worth au Texas.
Les possibles raisons de la détérioration de l'état de santé comprennent non seulement l'hypoxie, mais aussi une hypercapnie (un niveau élevé de CO2 dans le sang), une hypoxie tissulaire (une carence d'apport en oxygène aux tissus), des accidents de décompression, une déshydratation, un manque de sommeil et un épuisement nerveux.