L'an dernier une autre entreprise du secteur, la compagnie spatiale Energia, avait effectué avec succès une expérience terrestre de transfert d'énergie par laser sur une distance de 1,5 km. Toutefois, les experts ne voient pas de grandes perspectives dans la construction de telles centrales orbitales — il est plus simple d'alimenter le matériel spatial en énergie grâce aux panneaux solaires, écrit lundi le quotidien Izvestia.
«Pour déterminer les différentes versions de l'éventuel aspect du système spatial et assurer la possibilité de sa création par étapes, il est admis d'étudier des niveaux de puissance électrique compris entre 100 et 1000 kW à la sortie du générateur nucléaire», précise le document.
Le concepteur doit présenter d'ici fin novembre 2018 à Roscosmos l'éventuel aspect et les principales caractéristiques du satellite, les possibilités de son déploiement sur différentes orbites, le schéma de son envoi dans l'espace et les mesures de sécurité en cas de situations imprévues.
Roscosmos s'est refusé à tout commentaire au sujet des vaisseaux dotés d'un générateur nucléaire. Le bureau d'études Arsenal n'a pas répondu à la requête envoyée.
Le directeur de recherche à l'Institut de politique spatiale Ivan Moïsseev estime que le développement d'une «centrale nucléaire spatiale» n'a pas de perspectives car «sa réalisation technique est trop complexe» et «ses possibilités d'usage sont floues».
«C'est une ancienne idée à laquelle je ne vois pas d'application pratique, sauf pour une expérience, a déclaré Ivan Moïsseev. Qu'est-ce qui est plus simple: installer sur un satellite des panneaux solaires traditionnels ou garantir la manœuvre mutuelle de deux appareils pour maintenir un faisceau laser?»
D'après l'expert, les pertes d'électricité pour la transformer en rayon puis inversement seront telles que la technologie ne sera pas rentable économiquement.
Andreï Ionine, membre de l'Académie russe d'astronautique Tsiolkovski, pense que les recherches liées aux technologies dans l'espace ont de l'avenir. Toutefois, il n'est pas parvenu à expliquer les éventuels usages d'une «centrale nucléaire spatiale».
«Les essais d'un laser dans l'espace s'inscrivent dans la continuité des idées pour le transfert de l'énergie solaire sur Terre à l'aide d'un rayon laser partant d'un satellite. Car si ce rayon se dissipe dans l'atmosphère, rien ne le freine dans le vide spatial. C'est un projet assez intéressant. Rien de tel n'a encore été proposé mas je pense qu'il faut séparer ces deux thèmes — l'énergie nucléaire et les technologies laser», déclare Andreï Ionine.
La compagnie spatiale Energia avait déjà réalisé une expérience réussie de transfert d'électricité par un rayon laser. Il n'a pas été possible d'obtenir son commentaire concernant son éventuelle participation au projet confié au bureau d'études Arsenal.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.