Les chercheurs russes ont trouvé le moyen de réduire le coût de construction des centrales électriques spatiales et de leur mise en orbite. Au lieu des plateformes rigides pesant des dizaines de milliers de tonnes, une construction flexible et fine de 12 microns d’épaisseur sera lancée dans l’espace. Cette plateforme ne se déformera pas en orbite grâce à sa rotation lente. Les technologies de déploiement des structures composées de films ont déjà été créées en Russie, tout comme l’élaboration d’un autre élément essentiel pour une centrale électrique spatiale – les lasers modernes à fibres. Cette centrale est développée par le centre de recherches de Roskosmos TsNIIMash, ex-NII 88.
La Voix de la Russie a évoqué le projet avec Vitali Melnikov, directeur scientifique de TsNIIMash.
La Voix de la Russie : A quel stade se trouve ce projet à l’heure actuelle ?
Vitali Melnikov : « Ce n’est qu’une idée. Notre organisme est un institut de recherche. Il développe des projets inédits ou des projets perfectionnés. Toutes les innovations sont réunies, examinées, des propositions sont faites, et signalées à la direction. Il faut un certain temps avent que le programme puisse être réalisé ».
La Voix de la Russie : Avez-vous défini les paramètres de la future centrale ?
Vitali Melnikov : « La centrale devrait générer un gigawatt. Mais un prototype de 100 kilowatts sera d’abord fabriqué. Nous passerons par toutes les phases de perfectionnement technique grâce à ce prototype avant de commencer la fabrication de modèles plus grands. Le modèle de démonstration sera un satellite avec une batterie solaire et un système de laser qui transmettra l'énergie à un aérostat. L’énergie sera transportée sur Terre via un câble.
La Voix de la Russie : Sur quelle orbite sera lancée la station ?
Vitali Melnikov : « Une orbite g éostationnaire. La station sera fixée en un point et pourra ainsi transmettre l’énergie vers un secteur fixe ».
La Voix de la Russie : Si la centrale est faite d’un film de mince épaisseur, comment pourra-t-on fixer sur elle un grand nombre de fibres ?
Vitali Melnikov : « Ces fibres optiques sont une réalisation russe. Pour la supraconductivité, il n’est pas obligatoire que le support soit métallique. La fibre que nous utilisons a un diamètre de 200 microns. Elle est aussi mince qu’une lame de rasoir et peut transmettre 50 kilowatts d’énergie. Soit trois fois plus que le cuivre ! Un fil de cette taille traversera toute la centrale. L’attacher au film ne pose pas de problème ».
La Voix de la Russie : A quel moment une station de plusieurs milliers de mètres carrés pourra être lancée dans l’espace ?
Vitali Melnikov : « Une version pilote pourrait voir le jour vers 2015-2017». T
