Le refus du chef du gouvernement catalan Carles Puigdemont d'annoncer l'indépendance, en déléguant ce droit au parlement, a été une «tentative de rendre légitime la déclaration d'indépendance», ce qui témoigne toutefois que dès le début, le mouvement pour l'indépendance de la Catalogne a fait preuve de «naïveté», a estimé Pau Arranz dans un entretien accordé à Sputnik.
«Après toutes les scènes de violence policière des 1er et 2 octobre, les partisans de l'indépendance s'attendaient à ce que la communauté internationale s'oppose à cette cruauté. Mais bien que certains aient déclaré que le conflit ne pouvait pas se résoudre par la violence, pas un seul État n'a officiellement condamné les actions de la police», a rappelé l'interlocuteur de l'agence.
Les principaux dirigeants mondiaux, tels que Donald Trump, Angela Merkel et Emmanuel Macron ont soutenu le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy. Le Kremlin a déclaré que la tentative de la Catalogne d'accéder à l'indépendance était une affaire intérieure de l'Espagne, et que la Russie accepterait n'importe quelle issue à la crise.
Selon M.Arranz, tout ce qui se passe à présent en Catalogne témoigne d'une profonde crise institutionnelle traversée par l'Espagne.
«Ce conflit prouve que la société catalane n'a pas de place dans la Constitution espagnole», a-t-il constaté.
Le sociologue a évoqué par ailleurs la discussion au sein du Sénat espagnol sur d'éventuelles conséquences de la mise en application de l'article 155 de la Constitution. On ignore toujours notamment quel sort sera réservé à Carles Puigdemont et au vice-président catalan Oriol Junqueras.
«Je ne serais pas étonné si Puigdemont et Junqueras se retrouvent finalement en prison», a-t-il conclu.
M.Puigdemont a été officiellement destitué par Madrid de son poste de président de la Généralité de Catalogne, après la déclaration unilatérale d'indépendance votée vendredi par le parlement catalan. Il a refusé de se soumettre à cette décision et a appelé samedi à mener «une opposition démocratique» à la prise de contrôle directe de la Catalogne par Madrid.
Ce dernier risque d'être poursuivi pour incitation à la sédition, crime qui est passible d'une peine allant jusqu'à 30 ans de prison, selon le code pénal espagnol.