«Le torrent de propagande antirusse n’a pas impressionné les Européens»

© AFP 2024 Alain Jocardbureaux de vote
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George Szamuely, chercheur au Global Policy Institute de l'Université métropolitaine de Londres, a commenté pour Sputnik les résultats d’un sondage effectué par l’Ifop sur l’ingérence présumée de la Russie dans les élections dans d’autres pays, notamment aux États-Unis.

Il est étonnant que malgré le torrent de propagande qui se poursuit sans discontinuer depuis près de 18 mois sur une ingérence présumée de la Russie dans les élections dans d'innombrables pays du monde, on a bien l'impression que l'opinion publique européenne n'en est pas impressionnée, a déclaré George Szamuely à Sputnik.

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«Le torrent de propagande antirusse n'a pas impressionné les Européens. Les gens s'en tiennent pour la plupart à une position raisonnable, estimant que les États-Unis exercent une beaucoup plus grande influence que la Russie sur les élections dans d'autres pays», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.

Et de rappeler que la longue historie de l'ingérence électorale américaine remontait aux années 1940 en Italie, ensuite dans toutes les élections en Amérique latine et en Europe jusqu'à l'ingérence politique des États-Unis en Ukraine il y a seulement quelques années.

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«Il s'agit par conséquent d'une très longue histoire de l'ingérence américaine sans même parler de celle de toutes ces ONG que le gouvernement des États-Unis finance généreusement. […] Et on ne peut que se féliciter du fait que l'opinion publique s'en rende très bien compte», a constaté le politologue.

En même temps, il a reconnu qu'aux États-Unis la situation était différente.

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«Bien qu'aucune preuve d'ingérence russe dans la présidentielle de l'année dernière n'ait toujours été présentée aux Américains, les médias ne cessent de bombarder le grand public de publications sur les "Russes épouvantables" et leur "ingérence"», a relevé M.Szamuely.

Selon ce dernier, dans les médias américains, la partialité en la matière prend l'allure d'une hystérie pure et simple, alors qu'ils ne peuvent même pas prouver que les Russes auraient dépensé quelques milliers de dollars pour influer sur les résultats de la présidentielle en faveur de Donald Trump.

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«Si une centaine de milliers de dollars peut le faire, je pense que tous les conseillers politiques aux États-Unis doivent être immédiatement envoyés à la retraite, alors que la gestion des élections doit être confiée aux Russes qui rendraient efficace un tel investissement», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.

Selon un sondage effectué par l'Institut français d'opinion publique (Ifop) à la demande de Sputnik, pour la majorité des Européens, ce seraient plutôt les États-Unis qui influenceraient les élections partout dans le monde. Ainsi, plus de 40% des Français (43%), des Polonais (43%) et des Allemands (41%) estiment que c'est Washington qui exerce son influence sur le processus électoral d'autres pays. Un avis qui est également partagé par 33% des Britanniques.

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Quant aux accusations à l'encontre de Moscou, elles ne sont partagées que par moins de 30% des personnes interrogées. Selon le sondage, seuls 29% des Polonais, 28% des Allemands, 27% des Français et 21% des Britanniques croient à la thèse de l'ingérence russe.

Le sondage a été réalisé par l'Institut français d'opinion publique (Ifop), du 20 au 27 septembre 2017, en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Pologne. 3.228 personnes majeures des quatre pays y ont participé. Cette étude est représentative de la population selon les critères de sexe, d'âge et de répartition géographique. La marge d'erreur s'élève à 3,1% pour un intervalle de confiance de 95%.

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