Les électeurs européens voient clair dans les événements en cours, ce qui explique le fait qu'ils n'accordent pas trop crédit à toutes ces allégations selon lesquelles la Russie se serait ingérée dans la présidentielle américaine et aurait soutenu Donald Trump, a estimé le contre-amiral turc à la retraite Soner Polat, actuellement vice-président du Parti patriotique (Vatan-VP), dans un entretien accordé à Sputnik.
«L'opinion publique en Occident comprend que les allégations sur l'ingérence russe dans les élections ne résistent pas aux critiques. Or, les Européens voient que les États-Unis ne font pas que s'ingérer dans les élections, mais créent mêmes des partis politiques dans leurs pays», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que Washington contrôlait bon nombre de partis politiques en Europe, notamment en Allemagne où seuls les sociaux-démocrates conservaient une certaine indépendance à la différence des Verts et des libéraux qui se trouvaient à 100% sous l'emprise de la politique américaine.
«Somme toute, les contradictions entre l'Europe et les États-Unis ne cessent de se creuser malgré la similitude apparente de leurs cultures. On ne doit pas oublier que la concurrence est toujours présente au sein du système impérialiste. Aussi, leurs divergences ne disparaîtront-elles jamais. Il suffit de se souvenir des Première et Seconde guerres mondiales», a souligné l'homme politique turc.
Et de résumer que la distance entre les États-Unis et l'Europe augmentait chaque jour, Washington n'ayant pas d'instrument pour remédier à cette situation.
Selon un sondage effectué par l'Institut français d'opinion publique (Ifop) à la demande de Sputnik, pour la majorité des Européens, ce seraient plutôt les États-Unis qui influenceraient les élections partout dans le monde. Ainsi, plus de 40% des Français (43%), des Polonais (43%) et des Allemands (41%) estiment que c'est Washington qui exerce son influence sur le processus électoral d'autres pays. Un avis qui est également partagé par 33% des Britanniques.
Quant aux accusations à l'encontre de Moscou, elles ne sont partagées que par moins de 30% des personnes interrogées. Selon le sondage, seuls 29% des Polonais, 28% des Allemands, 27% des Français et 21% des Britanniques croient à la thèse de l'ingérence russe.
Le sondage a été réalisé par l'Institut français d'opinion publique (Ifop), du 20 au 27 septembre 2017, en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Pologne. 3.228 personnes majeures des quatre pays y ont participé. Cette étude est représentative de la population selon les critères de sexe, d'âge et de répartition géographique. La marge d'erreur s'élève à 3,1% pour un intervalle de confiance de 95%.