Le Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ) risque d’être victime du scandale sans précédent qui a éclaté en septembre après les révélations sur les fausses pages Facebook créées par un ex-conseiller du SPÖ pour dénigrer un jeune candidat conservateur aux législatives du 15 octobre.
Facebook, un champ de bataille
Une page, intitulée «Nous sommes pour Sebastian Kurz» («Wir für Sebastian Kurz»), contient de nombreux propos racistes et antisémites. Une autre, titrée «La vérité sur Sebastian Kurz» («Die Wahrheit über Sebastian Kurz»), cherche à dissuader les électeurs d'extrême droite de voter pour le Parti populaire en diffusant de fausses informations destinées à faire passer le parti pour laxiste en matière d'immigration.
Selon les médias autrichiens, l’auteur des deux pages est Tal Silberstein, un ancien conseiller du chancelier social-démocrate Christian Kern (SPÖ). Le SPÖ s'est séparé de M.Silberstein en été dernier. En août, M.Silberstein a été interpellé en Israël dans le cadre d’une enquête internationale sur des faits présumés de blanchiment.
«Catastrophe nucléaire» à la veille des législatives
Le scandale a vite pris une ampleur nationale et les médias autrichiens l’ont qualifié de «catastrophe nucléaire».
Au cours d’une cinquantaine de débats organisés entre candidats durant la campagne électorale, Sebastian Kurz a accusé le chancelier Christian Kern, qui brigue un nouveau mandat, d'avoir voulu «ruiner le processus démocratique». Le SPÖ a d’abord condamné l'opération mise en place par Tal Silberstein avant d’affirmer que des membres de l’ÖVP auraient été mis au courant de l'existence des fausses pages Facebook et qu’ils auraient proposé de l'argent à leurs administrateurs pour révéler l'affaire.
Qui sont les gagnants?
Le scandale impliquant les sociaux-démocrates (SPÖ) et le Parti populaire (ÖVP) profite au parti de la droite radicale et anti-immigration FPÖ (Parti de la liberté). Pendant sa campagne électorale, le FPÖ rappelle aux Autrichiens que le SPÖ et l’ÖVP font partie d’une même coalition qui gouverne le pays depuis des années.
Le 15 octobre, les électeurs autrichiens sont appelés à élire au Conseil national les 183 députés de la 26e législature pour un mandat de cinq ans.
Selon les sondages, le SPÖ, qui escomptait arriver au moins second à ces législatives, risque actuellement de se retrouver derrière le FPÖ, qui a échoué de peu à la présidentielle de 2016.