L'extrême-droite autrichienne gagne du terrain aux élections régionales

© AFP 2024 Dieter NaglLe chef du FPÖ Heinz-Christian Strache
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La crise des réfugiés en Europe renforce la popularité de l'extrême-droite: le Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ) est arrivé en deuxième position aux élections de dimanche en Haute-Autriche, doublant ses résultats par rapport au scrutin précédent.

Le chef du FPÖ Heinz-Christian Strache a salué ses partisans sur Twitter: en Haute-Autriche (1,4 million d'habitants) plus de 30% des électeurs ont en effet voté pour l'extrême-droite. Bien que les nationalistes n'aient atteint que la deuxième position — derrière le Parti populaire autrichien, conservateur — Heinz-Christian Strache considère ces chiffres comme "une percée indéniable". Récemment, le parti avait déjà obtenu de bons résultants dans le Burgenland et en Styrie. Le 11 octobre, l'extrême-droite participera aux élections à Vienne, où Heinz-Christian Strache brigue le poste de maire occupé actuellement par Michael Häupl.

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Cette montée de l'extrême-droite n'a pas surpris les observateurs, qui y voient l'influence de la crise européenne des réfugiés sur l'opinion publique. Bien que l'Autriche soit plutôt un pays de transit pour les demandeurs d'asile, qui se dirigent principalement vers l'Allemagne et la Suède, le nombre d'immigrés dans le pays a atteint un niveau sans précédent, alors que le chômage atteint déjà 8,4%. Ainsi, les demandeurs d'asile ont été le sujet principal des campagnes électorales dans les régions. D'après le Spiegel, le leader de l'extrême-droite s'est fait connaître par ses remarques sur la justesse de la construction de murs en Hongrie, mais a également su se montrer comme un homme politique modéré.

Vladimir Chveitser, chef du Centre de recherches politiques de l'Institut de l'Europe auprès de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales de l'Académie des sciences de Russie, affirme pourtant que ni Heinz-Christian Strache, ni la leader de l'extrême-droite française Marine Le Pen qui fixe également comme priorité le renforcement des positions de son parti dans les régions, ne peuvent compter sur des postes clés au sein du pouvoir. Selon l'expert russe, les parties d'extrême-droite dans les deux pays sont limités à la consolidation de leurs positions locales. En Autriche, les partenaires de la coalition — Werner Faymann, chancelier actuel et leader du Parti social-démocrate, et Michael Spindelegger, leader du Parti populaire autrichien — priveront conjointement les nationalistes d'accès au pouvoir malgré toutes leurs divergences actuelles. "Il ne s'agit plus d'une question locale mais européenne, souligne Vladimir Chveitser. Au niveau politique, l'Europe n'est pas prête à l'arrivée des partis d'extrême-droite au pouvoir. Elle pourrait même adopter des sanctions contre les pays où les nationalistes arriveraient à monter au sommet". A titre d'exemple on peut citer les législatives autrichiennes de 1995: les nationalistes avaient créé une coalition avec les partis "populaires", mais leur gouvernement avait suscité une réaction très négative dans toute l'Europe.

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