Le chef du FPÖ Heinz-Christian Strache a salué ses partisans sur Twitter: en Haute-Autriche (1,4 million d'habitants) plus de 30% des électeurs ont en effet voté pour l'extrême-droite. Bien que les nationalistes n'aient atteint que la deuxième position — derrière le Parti populaire autrichien, conservateur — Heinz-Christian Strache considère ces chiffres comme "une percée indéniable". Récemment, le parti avait déjà obtenu de bons résultants dans le Burgenland et en Styrie. Le 11 octobre, l'extrême-droite participera aux élections à Vienne, où Heinz-Christian Strache brigue le poste de maire occupé actuellement par Michael Häupl.
Vladimir Chveitser, chef du Centre de recherches politiques de l'Institut de l'Europe auprès de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales de l'Académie des sciences de Russie, affirme pourtant que ni Heinz-Christian Strache, ni la leader de l'extrême-droite française Marine Le Pen qui fixe également comme priorité le renforcement des positions de son parti dans les régions, ne peuvent compter sur des postes clés au sein du pouvoir. Selon l'expert russe, les parties d'extrême-droite dans les deux pays sont limités à la consolidation de leurs positions locales. En Autriche, les partenaires de la coalition — Werner Faymann, chancelier actuel et leader du Parti social-démocrate, et Michael Spindelegger, leader du Parti populaire autrichien — priveront conjointement les nationalistes d'accès au pouvoir malgré toutes leurs divergences actuelles. "Il ne s'agit plus d'une question locale mais européenne, souligne Vladimir Chveitser. Au niveau politique, l'Europe n'est pas prête à l'arrivée des partis d'extrême-droite au pouvoir. Elle pourrait même adopter des sanctions contre les pays où les nationalistes arriveraient à monter au sommet". A titre d'exemple on peut citer les législatives autrichiennes de 1995: les nationalistes avaient créé une coalition avec les partis "populaires", mais leur gouvernement avait suscité une réaction très négative dans toute l'Europe.