La plupart des charniers ont été découverts près de Sinjar, à l'ouest de Mossoul. Les terroristes tuaient des hommes yézidis, en les jetant dans des fosses communes, et capturaient les femmes et les fillettes yézidies pour les vendre ensuite sur les marchés aux esclaves comme aux temps d'avant l'islam, a raconté Aydan Kalou à Sputnik.
«Le dernier charnier a été découvert le 30 septembre près du village de Tel Qasb, dans le sud-est de Sinjar, ville envahie par Daech en août 2014. On y a trouvé 10 corps d'hommes tués également à cette époque et qu'on a réussi à identifier. C'étaient les membres d'une seule et même famille appartenant au clan yézidi d'al Kurkurka», a précisé l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter qu'en tout, 39 fosses communes avaient déjà été découvertes à ce jour.
«La recherche de charniers et l'identification des corps est à la charge d'une équipe spéciale, dont les membres ont été formés par la Cour pénale internationale (CPI)», a expliqué le responsable.
Le directeur du Bureau pour les Yézidis kidnappés près le gouvernement du Kurdistan, Hussein Qayidi, a parlé à Sputnik des résultats de son travail.
«Nous recherchons et délivrons les Yézidis kidnappés tant en Irak que dans la Syrie voisine. Depuis 2014, nous avons réussi à délivrer de la captivité djihadiste 3.140 personnes, essentiellement des femmes et des enfants», a indiqué M. Qayidi.
Les terroristes de Daech gagnaient de l'argent grâce à la vente de Yézidis, en faisant d'eux des esclaves sexuels et en les contraignant à abjurer leur religion.
Les Yézidis forment une minorité confessionnelle. Ils sont adeptes d'un monothéisme issu d'anciennes croyances kurdes. On retrouve en effet de nombreuses similitudes entre le yézidisme actuel et les religions de l'Iran ancien. L'Onu et le gouvernement irakien ont reconnu comme un génocide les persécutions des Yézidis par Daech.