Préoccupés par une possible influence des bombardements de l'Otan sur la santé des citoyens, un groupe de médecins, scientifiques et militaires s'est adressé aux ministères serbes de la Santé et de l'Environnement pour initier une enquête en la matière. La rencontre avec les ministres est prévue pour le 5 octobre, a signalé la chaîne locale Radio-télévision de Serbie.
«Lorsqu'il s'agit de maladies oncologiques, nous comparerons l'efficacité de la thérapie traditionnelle avant et après les bombardements», a expliqué Danica Grujicic, professeure et neurochirurgienne serbe. «Deuxièmement, cela concerne les maladies auto-immunes, troisièmement, l'infertilité, surtout chez les hommes dont le nombre de cas a été multiplié par 100 après l'agression de l'Otan», a-t-elle précisé.
Juste après les raids de l'Alliance, une contamination radioactive a été signalée dans plusieurs régions du sud du pays, non loin de la ligne administrative avec le Kosovo.
Pour le moment, prendront part aux expériences des médecins de divers domaines, y compris des radiologues, des épidémiologistes et des toxicologues, qui vont examiner le sol, l'eau et l'air, ainsi que des produits alimentaires.
En 1999, pendant 11 semaines, l'Alliance a bombardé la Yougoslavie, le territoire comprenant la Serbie et le Monténégro actuels. Les avions de l'Otan ont largué près de 15 tonnes d'uranium appauvri sur le territoire serbe. Comme résultat, avec 5.500 cas de cancer enregistrés pour un million d'habitants, la Serbie arrive de nos jours en première position en Europe pour le nombre de décès dus au cancer.
Le nombre de victimes de l'Opération Allied Force est inconnu, mais le gouvernement serbe fait état d'environ 2.500 morts, dont 89 enfants, et de 12.500 blessés.