La semaine dernière, l'opposition a essayé de bloquer les travaux du parlement, instrumentalisant le mécontentement du fait que le rapport sur le déficit budgétaire avait été retiré de l'ordre du jour, a rappelé à Sputnik le Président de la République serbe de Bosnie Milorad Dodik.
«Nous sommes au seuil de l'adoption d'une sérieuse décision sur une neutralité militaire, et je pense que quelqu'un a spécialement incité l'opposition à essayer de l'empêcher. En effet, observant un tel chaos au parlement, on se demanderait comment ceux qui ont de tels problèmes au pouvoir pourraient décider d'une neutralité militaire», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que la décision sur la neutralité de la République serbe de Bosnie allait reproduire celle de la Serbie.
En 2007, le parlement serbe a adopté une résolution sur la protection de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'ordre constitutionnel du pays, document dont la clause 7 dispose notamment que, compte tenu du rôle négatif général de l'Otan, dont les bombardements de la Serbie, le parlement proclame une neutralité militaire face aux blocs existants et ce, jusqu'à un éventuel référendum pour la prise d'une décision définitive sur cette question.
«Pourquoi donc devons-nous tolérer ceux qui ont largué sur nous de l'uranium appauvri? […] Ils ne visaient pas des sites militaires mais le peuple. Comme résultat, les cas de cancer sont en hausse chez nous, et cela est impardonnable. […] Notre choix est de ne pas adhérer à l'Otan», a martelé M.Dodik.
Auparavant, dans une interview, le Président de la République serbe de Bosnie avait qualifié de terroriste l'agression internationale contre les Serbes, en déclarant qu'il s'agissait d'un crime sans châtiment, perpétré par cette partie du monde qui prétendait être civilisée et qui s'était regroupée sous l'égide de l'Otan.
Les forces de l'Otan ont bombardé la République fédérale de Yougoslavie au cours d'une opération qui s'est déroulée du 24 mars au 10 juin 1999 lors de la guerre au Kosovo. Ces évènements dramatiques qui ont, selon certaines données, coûté la vie à près de 2.000 civils, paraissent déjà lointains, mais ils n'ont jamais été oubliés.