La popularité de l'Union européenne en Serbie est en chute libre, ce qui est même perceptible dans les propos tenus par certains officiels, a déclaré Slobodan Samardzic à Sputnik.
«Il y a quelques années, Bruxelles a réussi par sa politique de propagande à faire croire aux Serbes que leur pays allait adhérer à l'Union européenne. Alors que plus le temps passe, moins cette perspective devient crédible», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Selon ce dernier, l'UE veut de toute évidence rétablir sa crédibilité auprès des Serbes, mais n'a pas choisi le bon moyen.
«Il s'agirait cette fois encore de faire la propagande des atouts de l'UE, au lieu de dialoguer d'égal à égal sur les avantages et les inconvénients de l'intégration européenne», a avancé l'ancien ministre.
Un autre interlocuteur de Sputnik, Nikita Bondarev, de la faculté des relations internationale de l'Université humanitaire d'État russe, a donné son explication sur cette initiative de l'UE en évoquant les visites fréquentes d'officiels américains de haut niveau dans les Balkans et la nécessité de résoudre une fois pour toutes un problème crucial, celui du statut du Kosovo.
«Dans les Balkans, les Américains parlent de moins en moins des problèmes de la région, préférant insister sur le dossier russe. Cela signifie que les Balkans n'intéressent Washington que comme arène de confrontation avec la Russie, et que Trump n'y a tout simplement pas d'intérêts stratégiques», a indiqué M.Bondarev.
Et d'ajouter que, de crainte de l'élargissement de l'influence russe dans cette région, l'UE était prête à débloquer d'immenses sommes d'argent pour une campagne d'information visant à l'empêcher.
«Or, la Serbie ne sera jamais admise dans l'Union européenne tant que le statut du Kosovo n'est pas définitivement réglé. Autrement, cela pourrait créer un précédent pour toutes les forces séparatistes au sein de l'UE», a rappelé le politologue.
Depuis 2008, une trentaine de pays ne reconnaissent toujours pas l'indépendance de cet État autoproclamé, dont la Serbie et la Russie, pour qui le Kosovo reste partie intégrante de l'État serbe. Selon la Constitution serbe, le territoire du Kosovo fait partie de la République de Serbie en tant que Province autonome du Kosovo-et-Métochie.
L'UE, et l'Allemagne en premier lieu, veut que sous la pression de l'opinion, le Président serbe Aleksandar Vucic change de position et reconnaisse l'indépendance du Kosovo.
«Pourtant, les partisans de l'intégration européenne en Serbie deviennent de moins en moins nombreux», a résumé Nikita Bondarev.