Le Qatar a toujours essayé d'entretenir avec l'Iran des relations équilibrées, a déclaré à Sputnik Hassan Hanizade, spécialiste des problèmes du Proche-Orient et ancien rédacteur en chef de l'agence iranienne Mehr News.
«Durant les 37 ans écoulés depuis la révolution islamique en Iran, le Qatar s'applique à entretenir des relations équilibrées et sur un pied d'égalité avec notre pays. Après la fondation du Conseil de coopération du Golfe (CCG) en 1981, dont l'objectif déclaré était de concerter la politique extérieure de six pays arabes, mais qui ne concertaient en réalité que leur politique concernant la guerre de l'Irak contre l'Iran, le Qatar et Oman se sont employés à entretenir des relations modérées avec l'Iran», a rappelé l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que malgré ses modestes dimensions, le Qatar était toujours intervenu contre la politique agressive que l'Arabie saoudite pratiquait contre l'Iran.
«Compte tenu de la dernière détérioration radicale des relations entre le Qatar et l'Arabie saoudite, Doha a besoin du soutien de l'Iran. À l'avenir, le Qatar ne manquera certes pas de se retirer du CCG. Tout indique par ailleurs que l'Iran, l'Irak, la Syrie, le Liban et le Yémen formeront un nouveau bloc pour faire face à l'Arabie saoudite qui fera tout de son côté pour dissuader le Qatar d'y adhérer», a estimé le politologue.
L'Arabie saoudite, l'Égypte, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques et économiques avec le Qatar, accusant l'émirat de soutenir des organisations terroristes et de se rapprocher de l'Iran, ennemi juré de Ryad. Doha rejette ces accusations.
Le CCG regroupe l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar.