Hier, après une interdiction de six mois, Gazprom a obtenu à nouveau un accès à 40% des capacités du gazoduc. Après quoi son chargement a augmenté de plus d'un quart — de 56 millions à 71,5 millions de mètres cubes par jours, selon les statistiques de l'opération OPAL Gastransport. Mais la demande de transit de gaz russe via l'Ukraine en Slovaquie a diminué. Selon le quotidien Vedomosti.
La plateforme PRISMA, où se déroulent les enchères quotidiennes, ne dévoile pas les informations des acheteurs. Le représentant de Gazprom n'indique pas si sa compagnie participe aux enchères. Une source proche de Gazprom a confirmé à la veille de la reprise des enchères que Gazprom pourrait y participer.
Apparemment Gazprom a transféré une partie du gaz pour le gazoduc allemand depuis le transit ukrainien. Selon les informations officielles de l'opérateur slovaque Eustream, au 3 août la demande de transit de gaz russe via le terminal de Veľké Kapušany s'est réduite de 13,4 millions de mètres cubes par rapport à la veille, en passant de 161 millions à 147,6 millions de mètres cubes. Mais en fin de soirée l'opérateur a modifié ce chiffre, s'élevant à 155,1 millions de mètres cubes.
Le gazoduc Nord Stream passant sous la mer Baltique achemine le gaz sur le territoire allemand via deux gazoducs — NEL et OPAL.
La répartition des flux de transit de gaz peut sembler insignifiante à l'échelle d'une journée, mais certainement pas à long terme, affirme Dmitri Marintchenko, directeur du département des corporations de Fitch Ratings. Gazprom exprime régulièrement sa volonté de renoncer au transit via l'Ukraine. Mais tant que les gazoducs Nord Stream 2 et Turkish Stream ne sont pas construits, les capacités d'OPAL sont l'unique solution pour Gazprom pour mettre en œuvre cette politique. «Je suis certain que la compagnie exploitera cette possibilité au maximum», a déclaré Dmitri Marintchenko. Mais les 12 milliards de mètres cubes de capacité de transport d'OPAL devenus disponibles pour Gazprom représentent près de 20% du transit annuel via l'Ukraine en 2016, rappelle l'analyste. «Avec des revenus du transit gazier d'un peu plus de 2 milliards de dollars annoncés à l'issue de l'année dernière, les pertes de Naftogaz pourraient s'élever à près de 400 millions de dollars. C'est une somme assez conséquente pour l'Ukraine», a indiqué l'expert.
Il fallait s'attendre à l'augmentation de l'acheminement via OPAL grâce au transit ukrainien, estime Alexeï Grivatch, directeur adjoint du Fonds de sécurité énergétique nationale. «Il est bien plus bénéfique pour Gazprom de transporter le gaz par l'itinéraire au nord», a noté l'expert. Le chargement incomplet des capacités supplémentaires est un phénomène temporaire et s'explique certainement par des raisons purement techniques, suppose-t-il.
Des représentants de Gazprom ont également évoqué à plusieurs occasions le coût élevé du transit via l'Ukraine. Le tarif de Nord Stream s'élève à 2,1 dollars pour 1.000 mètres cubes sur 100 km, contre 2,5 dollars en Ukraine, se référant au président de Gazprom Alexeï Miller.
La construction de Nord Stream 2 ne sous-entend pas la fermeture du transit de gaz russe via l'Ukraine, a relayé hier les propos d'Anastasia Fedorova, directrice adjointe du département de l'information et de la presse du ministère russe des Affaires étrangères. «Le maintien du transit de gaz via l'Ukraine ne serait possible que si Kiev établissait des tarifs compétitifs sur le transit et réduisait les fameux risques de transit, y compris l'abandon de toutes les réclamations et plaintes absurdes contre Gazprom», a-t-elle déclaré.
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