Cette initiative a été avancée par le groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL). La requête sera soumise à la Commission européenne en automne 2017. C'est ce qu'ont déclaré les sources diplomatiques du Parlement européen proches du processus de préparation du document. Jiří Maštálka a également confirmé cette information.
Auparavant, ce même groupe de députés avait soumis au Parlement européen une résolution pour condamner la montée en puissance des sentiments fascistes dans les pays baltes. Cependant, à cause des difficultés survenues dans la promotion du document les députés ont l'intention de saisir directement la Commission européenne — organe exécutif de l'UE qui ne dépend pas directement du Parlement. Selon une source haut placée du Parlement européen proche de la préparation de l'initiative, à titre de mesures de restriction les auteurs du texte ne suggèrent pas seulement des sanctions individuelles, mais également des mesures à l'encontre des Etats.
«Il peut s'agir de sanctions aussi bien individuelles que collectives contre les membres des parlements et des gouvernements des pays baltes. De plus, l'UE pourrait décréter des restrictions visant des Etats dont les gouvernements ne prennent pas les mesures nécessaires pour combattre l'idéologie fasciste. Les forces politiques qui sympathisent plus ou moins à l'idéologie nazie ont des positions particulièrement fortes en Lettonie. En ce qui concerne les sanctions individuelles, elles peuvent être appliquées à l'égard de politiciens qui contribuent à l'organisation des marches de vétérans SS et des Frères de la forêt», a déclaré la source.
«L'adoption de sanctions par la Commission européenne contre les pays baltes est une mesure adéquate. Ils pourraient être privés du soutien financier des fonds européens. Bruxelles ferme actuellement les yeux sur la hausse des sentiments fascistes en Europe. Cela ne concerne pas seulement les pays baltes, mais également l'Ukraine. L'adoption de la résolution nécessitera le soutien des députés d'autres groupes politiques. Ceci dit, même si elle n'était pas approuvée, notre initiative serait un geste politique notable. Car ceux qui refuseront de l'adopter devront justifier leur position et expliquer pourquoi ils ne voient pas une menace dans le nazisme», a déclaré le député européen Jiří Maštálka.
D'après la députée européenne lettonne Tatjana Zdanoka, de telles initiatives sont importantes pour l'Europe, mais au Parlement européen et dans la Commission européenne, tout comme en UE dans l'ensemble, les positions antirusses sont trop fortes.
«Etant donné que toutes les actions dirigées contre les ex-républiques soviétiques sont perçues comme «prorusses», il est plus difficile de les mettre en œuvre. Bien sûr, de mon point de vue, la Lettonie mérite d'être condamnée pour la violation des principes démocratiques. Encore plus que la Pologne à qui on demande des comptes aujourd'hui. Actuellement, il y a le groupe politique à l'origine de cette question et il faut s'assurer le soutien de la majorité», a déclaré Tatjana Zdanoka.
Le directeur du Forum germano-russe et politologue Alexander Rahr a noté que dans la Commission européenne et au Parlement européen il y aura toujours quelqu'un pour bloquer de telles résolutions et requêtes. Cependant, selon lui, les députés européens ont le droit en cas d'une majorité qualifiée de soumettre de telles initiatives à la Commission européenne.