Si auparavant, Moscou et Téhéran agissaient de concert, protégeant et soutenant les institutions d'État en Syrie, désormais on constate qu'ils voient différemment l'avenir de ce pays, ainsi que la place de chaque acteur du conflit, a déclaré Vladimir Sajine à Sputnik.
«Sur le plan tactique, les positions de la Russie et de l'Iran coïncident toujours, mais ils manquent d'unité quand il s'agit de l'avenir de la Syrie», a constaté l'interlocuteur de l'agence.
Et d'expliquer qu'alors que la Russie voulait voir une Syrie laïque où toutes les confessions et ethnies seraient sur un pied d'égalité, l'Iran tenait avant tout à sauvegarder, voire consolider l'arc chiite au Proche-Orient regroupant notamment l'Iran, l'Irak, la Syrie et le Liban où le chiisme a une influence importante.
Moscou a plus d'une fois proposé d'intégrer les nombreuses formations chiites au sein des forces armées gouvernementales syriennes, mais l'Iran s'y opposait ne voulant pas perdre ce puissant instrument de pressions sur Damas et celui de contrôle sur les régions syriennes les plus importantes pour les intérêts iraniens, sinon sur toute la Syrie.
La Russie n'approuve pas toujours l'activité de Téhéran en Syrie, notamment sa volonté d'imposer à Damas sa «protection».
Un autre interlocuteur de Sputnik, l'orientaliste russe Nikolaï Kojanov, a indiqué que tout en reconnaissant les acquis positifs de la coopération entre la Russie et l'Iran en Syrie, on constatait que le «mariage de raison» russo-iranien contribuait à arrondir les angles, mais ne permettait pas de régler le problème.
Selon les observateurs internationaux, une nouvelle phase s'ouvre en Syrie, qui voit Bachar el-Assad consolider son emprise sur le pays. De quoi entretenir la colère de la majorité sunnite syrienne.