Margarita Simonian, la rédactrice en chef de la chaîne de télévision RT et de Sputnik, a commenté la décision du magazine en ligne Newsweek de supprimer des articles fallacieux du journaliste Kurt Eichenwald qui affirmait, après une erreur de l'ancien rédacteur de l'agence Sputnik William Moran, que le Président américain Donald Trump «était de mèche avec la Russie».
Newsweek a supprimé les publications en question après être parvenu à un règlement extrajudiciaire avec Moran.
«Craignant un procès, Newsweek a supprimé les mensonges publiés à notre encontre. Nous continuerons à expliquer distinctement à toute sorte de newsweeks qu'il n'est pas bon de tricher», a-t-elle indiqué sur son compte Twitter, commentant la décision.
En octobre 2016, sur la base de tweets de WikiLeaks concernant la correspondance de l'entourage d'Hillary Clinton, William Moran a cité dans un article de Sputnik une lettre du conseiller de Mme Clinton, Sidney Blumenthal, qui aurait prétendument reconnu la responsabilité de cette dernière dans la mort d'Américains dans une attaque terroriste à Benghazi, en Libye.
Le tweet de WikiLeaks a également attiré l'attention de Donald Trump, alors candidat républicain, qui l'a cité le même jour lors d'un rassemblement d'électeurs. Kurt Eichenwald a remarqué ce fait et a conclu que Sputnik et M.Trump se coordonnaient ou même recevaient des instructions en même temps du Kremlin. Le journaliste affirmait que cette conclusion avait été aussi acceptée par le renseignement américain.
L'article de Newsweek a immédiatement fait l'objet de discussions approfondies sur le web. Le journal Washington Post a aussi fustigé l'article déclarant sans ambages qu'Eichenwald «induisait pour le moins en erreur».
Le journaliste de BuzzFeed John Passantino a prouvé que Donald Trump et le rédacteur de Sputnik avaient cité le même Tweet erroné, propagé
Le rédacteur de Sputnik a déclaré que M.Eichenwald avait essayé d'étouffer l'affaire en lui offrant un emploi dans le prestigieux magazine américain The New Republic et l'avait menacé en cas de refus. M.Moran a commenté la situation en disant qu'elle était digne d'un épisode de l'époque du maccarthysme, en référence à la traque des militants et sympathisants communistes aux États-Unis dans les années 1950.
Initialement, l'agence Sputnik a congédié M.Moran pour des erreurs éditoriales, puis, après avoir examiné sa situation, l'a invité à reprendre son poste, ce qu'il il a refusé. L'ex-journaliste a obtenu un diplôme d'avocat et il a désormais l'intention de traiter les cas de diffamation.