«Je crois qu'il y a effectivement un abus de langage dans le sens où ce que l'on appelle soft power, c'est une vision très édulcorée des choses […]. Le soft power, aujourd'hui, est une politique d'affichage avec des instruments de mesures limités. Cela n'englobe absolument pas les véritables stratégies d'influence qui consiste à occuper le terrain pour obtenir des marchés de manière durable, créer des dépendances par rapport à des parties prenantes étrangères et de gagner de l'argent grâce à ces dépendances.»
Pourtant, le gouvernement semble être ravi de cette première place, en témoigne le tweet de Jean-Yves Le Drian
La France 1ère au classement mondial du soft power.Merci aux agents du ministère et aux acteurs de notre rayonnement https://t.co/3Rc5DuGDKb pic.twitter.com/TamQAFetNC
— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) 18 июля 2017 г.
Mais concrètement, cette première place peut-elle changer quelque chose pour la France? Christian Harbulot est catégorique.
Et d'ajouter,
«Pour moi, ce sont des effets d'annonce. Concrètement parlant, si on commence à mesurer les bénéfices, que l'on dise la France est première en matière de soft power, ça lui rapporte quoi? En quoi cela amène quelque chose en plus dans la vie de ces citoyens?»
Par conséquent, la première place de ce classement n'est pas forcément synonyme d'influence, voire de puissance. En effet, les objectifs du soft power doivent être le moins visible possible et surtout doivent amener des résultats.
«Trouvez-moi une administration en France qui soit pilotée par le Président de la République, qui se présente comme un stratège de la pensée complexe, pour dire dans 10 ans, voilà ce que cela va rapporter à la France. Comment cela va enrichir ce pays? Comment nous n'allons pas être détectés? Parce qu'il ne faut pas être classé dans ces cas-là, il faut que l'on soit totalement invisible.»