L'association France Terre d'Asile «constate l'existence d'un décalage entre l'ambition initiale et son contenu». «Il est impératif de sortir du désordre», selon les mots du communiqué de presse de l'association. Nous avons joint son directeur, Pierre Henry, à la tête de l'association depuis 20 ans cette année. Pour lui, le plan présenté par le Premier ministre est inachevé. Face à la réalité du terrain, le gouvernement n'aura d'autre choix que d'y revenir.
«Je pense que le plan migrant souffre d'un défaut d'anticipation. Il n'est pas complet. Il oublie de traiter le premier accueil, ce moment où arrive sur le territoire des primo-arrivants, qui doivent être identifiés et orientés, accueilli en dignité. Ce plan est particulièrement silencieux sur cet aspect-là.»
Néanmoins, Pierre Henry salue un plan qui prend enfin en compte les observations des différents acteurs du secteur de l'asile.
Le son de cloche est différent du côté du mouvement Génération Identitaire. Pour son porte-parole, Jean-David Cattin, le plan est forcément insatisfaisant, puisqu'il ne traite pas le problème à la racine. Il préconise une politique d'immigration sur le modèle australien du Premier ministre Malcolm Turnbull.
«Depuis que les conservateurs ont remporté les élections en 2013, il a été instauré une politique d'immigration "No Way". Les années précédentes, 50.000 migrants étaient arrivés en Australie dont 1.200 d'entre eux sont morts en mer. Suite à la mise en place du plan No Way, le nombre de migrants parvenus en Australie illégalement a chuté à zéro. C'est une politique qui fait respecter la loi en luttant contre l'immigration illégale et également une politique humanitaire. C'est plutôt vers cela que nous devrions tendre en France plutôt que d'essayer d'instaurer des mesurettes de communication.»
«Ces centres sont trop nombreux en France. C'est dans les pays concernés qu'il faudrait les installer. Les personnes demandant l'asile devraient le faire dans les ambassades françaises et que la décision soit prise sur place. Cela leur économisera le coût d'un voyage et aussi d'être aux prises de mafias et de trafiquants d'êtres humains».
À vouloir être en même temps «ferme» et «solidaire», on court le risque de ne contenter personne.