Dès le début de la crise du Golfe, Téhéran a soutenu Doha en lui fournissant des produits alimentaires après la mise en place de sanctions par des pays arabes sous l'égide de l'Arabie saoudite. Certains observateurs n'excluent même plus la possibilité d'une aide militaire et militaro-technique accordée à Doha par Téhéran.
«L'Iran a immédiatement apporté son soutien au Qatar. Une conversation téléphonique entre l'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani et le Président iranien Hassan Rohani a eu lieu. Le Président iranien a assuré à son interlocuteur que l'Iran serait «aux côtés du Qatar». Mais sauveront-ils le Qatar avec d'hypothétiques livraisons d'armes en cas de conflit, même contre la seule Arabie saoudite? C'est une grande question», a souligné M. Sazhin, spécialiste de l'Iran.
De plus, la fourniture d'armes et l'envoi de spécialistes militaires à Doha de la part de l'Iran serait un casus belli pour Riyad, c'est-à-dire une raison légitime pour déclarer la guerre. Mais la question est de savoir si les Saoudiens utiliseront leur avantage militaire? Selon l'expert, c'est peu probable du fait des liens privilégiés entre la Turquie, membre actuel de l'Otan, et le Qatar.
Que Dieu ne laisse pas exploser cet enchevêtrement complexe en conflit interarabe, en même temps que le conflit arabo-iranien et entre chiites et sunnites. Car cela peut créer une nouvelle zone de combats sanglants avec des conséquences imprévisibles, a conclu Vladimir Sazhin.