Le principe international du versement des compensations est unique pour tous les pays, a déclaré à Sputnik Muhammed Husein, professeur de relations internationales à l'Université du Caire.
«À l'époque, Mouammar Kadhafi avait indemnisé les victimes de l'explosion d'un Boeing 747 de la compagnie Pan Am au-dessus du village de Lockerbie, en Écosse, qui avait entraîné la mort de 270 personnes», a rappelé l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter qu'une enquête avait révélé qu'il s'agissait d'un attentat perpétré par deux Libyens, mais que le Conseil de sécurité des Nations unies avait décrété des sanctions contre toute la Libye.
«Si le financement des terroristes par le Qatar est prouvé, toutes les victimes des attentats pourront compter sur une compensation», a souligné M.Husein.
Selon ce dernier, chaque pays peut élaborer ses propres lois, pareilles à la loi américaine dite Jasta qui permet notamment aux familles des victimes des attentats du 11 septembre 2001 d'engager des poursuites judiciaires contre l'Arabie saoudite.
L'universitaire égyptien a par ailleurs estimé que le Conseil de sécurité de l'Onu pourrait se porter garant du versement de compensations par le Qatar.
«Il pourrait notamment adopter une résolution sur une confiscation d'argent ou d'actifs en faveur des victimes du terrorisme», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.
L'Arabie saoudite et ses alliés ont rompu au début du mois de juin leurs relations diplomatiques puis fermé toutes leurs frontières avec le Qatar, qu'ils accusent de liens avec le terrorisme et de rapprochement avec l'Iran.
Les quatre pays ont ensuite posé 13 conditions «non négociables» à une sortie du Qatar de l'isolement, allant de l'arrêt du soutien aux groupes «terroristes» à la fermeture de la chaîne de télévision Al Jazeera et à celle d'une base militaire turque.