Les autorités officielles de Kiev ont en effet annoncé hier que le gazoduc Nord Stream 2 «créait une menace militaire pour le pays», et que le pont de Kertch «priverait l'Ukraine de ses ports en mer d'Azov».
Le président du parlement ukrainien Andreï Paroubi a déclaré que le projet de gazoduc Nord Stream 2 sous la mer Baltique «provoquait une véritable guerre entre la Russie et l'Ukraine». Selon lui, ce nouveau gazoduc n'est pas seulement dangereux pour des raisons politiques et économiques, mais également sur le plan militaire: «Comme cette infrastructure diminue l'importance du système de transport de gaz ukrainien, plus rien ne retient la Russie contre une vaste invasion de l'Ukraine».
En outre, dans une interview accordée hier au média allemand DW, le vice-ministre ukrainien de l'Infrastructure Iouri Lavreniouk a déclaré que «le pont de Kertch menaçait l'avenir des ports ukrainiens en mer d'Azov».
Les Ukrainiens dénoncent le fait qu'après l'installation des arcs de pont, le passage de navires qui dépassent 160 m de long et 31 m de large sera limité, la hauteur du bateau au-dessus de la surface de la mer ne devra pas dépasser 33 m et le tirant d'eau sera limité à 8 m.
Le vice-ministre n'a toutefois pas tenté de contacter ses collègues russes pour présenter des réclamations ou essayer de trouver un terrain d'entente.
«Si l'Ukraine adoptait une position plus posée et ne diabolisait pas tous les projets russes qui la concernent, on pourrait compter sur un dialogue et penser que sa critique est juste, a déclaré le premier vice-président de l'Union russe des ingénieurs Ivan Andrievski. Au lieu de se plaindre pendant des années l'Ukraine doit renoncer à la rancune et aux revendications pour entamer un dialogue constructif avec la Russie. C'est seulement dans ce cas qu'elle pourra obtenir des décisions favorables pour elle. […] Mais ce n'est pas le cas, nous constatons même l'inverse. C'est pourquoi la Russie est contrainte de construire ce pont en tenant compte uniquement de ses propres intérêts.»
Hier, six opérateurs de systèmes de transport de gaz en Allemagne, en Autriche et en Tchéquie ont annoncé leur soutien au projet de gazoduc Nord Stream 2 dans une lettre au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, écrit l'agence de presse Bloomberg.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.