Dans la crise du Golfe, la Turquie, pays lié d'une manière ou d'une autre aux deux parties en conflit, se retrouve entre le marteau et l'enclume: Riyad exige qu'elle rappelle ses militaires du Qatar et suite au refus d'Ankara de soutenir le blocus contre Doha, l'Arabie saoudite a recours au levier de pression qu'est la question kurde. Or, aucune baisse des tensions n'étant pour le moment en vue, la situation qui s'est créée dans la péninsule arabique aura un impact négatif sur la Turquie, considère l'académicien en politologie Samer Saleha.
«Pour le moment, il n'y a aucune prémisse d'amélioration de la situation en péninsule arabique, ceci signifie que la situation se répercutera négativement sur la Turquie que ce soit au niveau politique ou économique», a-t-il indiqué dans un commentaire à Sputnik.
«Liée à toutes les parties en conflit, la Turquie s'est retrouvée au centre de la crise opposant les monarchies du Golfe. Le Président Erdogan a déjà déclaré que les exigences avancées par les pays du Golfe étaient une ingérence dans les relations bilatérales entre la Turquie et le Qatar qui peuvent choisir eux-mêmes avec qui entretenir des relations d'amitié et conclure des alliances», a ajouté l'expert.
Le Président turc Recep Tayyip Erdogan a ratifié deux accords avec le Qatar quelques jours après le début de cette crise diplomatique. Les accords portent sur l'envoi d'un contingent militaire turc supplémentaire au Qatar et sur l'élargissement de la coopération turco-qatarie dans la formation de soldats. La Turquie s'est engagée à livrer de la nourriture et de l'eau au Qatar.