La Turquie refuse de renoncer à sa base militaire déployée au Qatar, pays qui se trouve au centre d'une crise diplomatique depuis début juin, et considère les appels à fermer la base comme une ingérence des pays du Golfe dans ses relations bilatérales avec le Qatar, a déclaré le ministre turc de la Défense nationale Fikri Isik à la chaîne de télévision turque NTV.
«La base turque au Qatar garantit la sécurité du Qatar et de l'ensemble de la région», a indiqué M.Isik.
«Si on l'exige, cela induira une ingérence dans nos relations bilatérales», a ajouté le ministre avant d'appeler de considérer la présence turque au Qatar comme un avantage pour toute la région.
Le Président turc Recep Tayyip Erdogan a ratifié deux accords avec le Qatar quelques jours après le début de la crise diplomatique. Les accords portent sur l'envoi d'un contingent militaire turc supplémentaire au Qatar et sur l'élargissement de la coopération turco-qatarie dans la formation de soldats. La Turquie s'est engagée à livrer de la nourriture et de l'eau au Qatar.
Selon le journal New York Times, cinq blindés et 23 militaires turcs sont arrivés mercredi au Qatar où se trouvent déjà 88 soldats turcs. Les médias régionaux ont annoncé que des exercices conjoints turco-qataris auront lieu après la fête de l'Aïd el-Fitr, qui débute le 25 juin. Le nombre de militaires turcs déployés au Qatar pourrait alors atteindre 1.000 hommes.
Les premiers entraînements conjoints des militaires turcs et qataris se sont déroulés le 18 juin à la base militaire Tarek Ben Ziyad, d'après la chaîne Al-Jazeera.
L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l'Égypte ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques, ainsi que toutes les liaisons terrestres, aériennes et maritimes avec le Qatar, l'accusant de soutenir les organisations terroristes et de déstabiliser la situation au Proche-Orient. Le gouvernement libyen d'al-Beïda, qui contrôle l'est du pays, ainsi que les autorités du Yémen, des Maldives, de Mauritanie et des Comores ont aussi annoncé la rupture de leurs relations avec Doha. Djibouti et la Jordanie ont quant à eux abaissé le niveau des relations diplomatiques avec le Qatar et le Sénégal, le Niger et le Tchad ont rappelé leurs ambassadeurs à Doha.
Le sultanat d'Oman et le Koweït sont les seuls pays membres du Conseil de coopération du Golfe à avoir refusé de rejoindre le blocus.