Comme l'annonce l'association sur le site de financement participatif européen Ulule, en Syrie les femmes «sont sous-représentées et sous-estimées dans la société. […] La loi syrienne ne donne pas les mêmes droits aux hommes et aux femmes».
«Le manque de représentation et d'autonomisation des femmes affecte non seulement leurs droits individuels, mais freine aussi le développement des nations dans leur ensemble» — au fur et à mesure du message, les auteurs citent des déclarations des représentants de l'Onu. Or, cette présentation faite dans l'esprit des valeurs universelles est accompagnée d'une photo d'une femme intégralement voilée. Brouillé par ces contradictions, Sputnik s'est adressé à la présidente de la fondation Descendants d'Ashtar, Ayssar Midani.
À ses yeux ce projet cherche à encourager le «journalisme de guerre», or, des milieux dangereux pourraient en profiter pour véhiculer leurs idées.
«Si on enlève tous les masques et qu'on gratte bien, cela revient à dire embrigader les femmes pour être journalistes, pour faire de la propagande» et «de la manipulation», estime-t-elle.
Mme Midani attire en outre l'attention sur le fait que la formation au journalisme en question concerne deux zones où Jabat al-Nosra et Daech sont présents — la Ghouta et Idleb — «où personne n'ose entrer». Dans ce contexte, elle craint que des personnes liées d'une manière ou d'une autre aux extrémistes puissent se trouver derrière l'initiative.
«L'authenticité des témoignages reste incertaine. Toutefois, c'est un moyen efficace pour véhiculer les idées des parties intéressées», estime-t-il.
La situation de la femme s'est dégradée
Interrogée au sujet de la situation des femmes en Syrie, Mme Midani explique que les conditions de ces dernières étaient bien meilleures avant la guerre.
«Je tiens à rappeler que les femmes syriennes, avant cette guerre horrible qui les a mutilées, étaient dans une situation parmi les plus avancées de la région. Elles allaient à l'école et occupaient des postes à responsabilité, elles étaient considérées. Je rappelle aussi que le code du travail syrien traite les femmes à l'égal des hommes, c'est-à-dire qu'à responsabilités égales, salaires égaux, et à diplôme égal, responsabilité égale. En réalité, l'État qu'ils combattent a toujours assuré cela aux femmes…».