Les dessous du succès phénoménal du compte de la «blogueuse» Bana

© REUTERS / Umit BektasBana Alabed, kBana Alabed, known as Aleppo's tweeting girl, and her mother Fatemah pose during an interview with Reuters in Ankara, Turkey, December 22, 2016.
Bana Alabed, kBana Alabed, known as Aleppo's tweeting girl, and her mother Fatemah pose during an interview with Reuters in Ankara, Turkey, December 22, 2016. - Sputnik Afrique
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Combien de comptes ont vu le jour sur Twitter depuis l’éclatement de la guerre civile en Syrie au printemps 2011? Ont-ils produit le même effet que celui de Bana, petite Syrienne de 7 ans qui a commencé à raconter fin septembre dernier sur son blog sa vie dans la ville assiégée d’Alep? Décryptons ce succès.

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Beaucoup a été dit et surtout écrit au sujet de la « blogueuse » Bana depuis le 29 septembre, date de la première évocation par la presse de l'histoire de cette petite syrienne qui, à l'aide de sa mère Fatima, raconte en anglais son quotidien à Alep-Est. Depuis, son compte a acquis une popularité virale : à ce jour il est suivi par plus de 368 000 personnes.

Ce succès est-il dû au hasard ou est-il le résultat d'une stratégie bien calculée ? Essayons d'examiner l'histoire du compte Twitter de Bana depuis sa création jusqu'à ses premiers succès.

Pour commencer, nous allons partir du postulat que le compte est vraiment géré par une petite fillette de 7 ans et par sa maman, institutrice. Un beau jour, comme elle le dira plus tard au New York Times, elle se rend compte que l'application Twitter est installée sur son smartphone et décide de s'en servir pour partager sa vie sur la Toile.

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Ainsi, l'idée lui est venue subitement et rien ne laisse croire que Fatima avait auparavant un autre compte. La néophyte crée donc un compte qu'elle enregistre au nom de sa fille en septembre 2016 et écrit le 24 septembre son premier « I need peace » (J'ai besoin de la paix). Le message suivant est publié 5 minutes plus tard, à 5h12, le suivant à 5h13, puis à 5h14. Quatre publications en quatre minutes donc, une très bonne moyenne pour une débutante.

Après la cinquième publication vient le premier Retweet. Le jour même elle se met à ajouter des hashtags #Aleppo et #HolocaustAleppo, à taguer d'autres utilisateurs (dont le président Obama) et à commenter les Tweets d'autres utilisateurs. Premier bilan : 18 Tweets et trois Retweets en une seule journée.

Mais ce n'est pas tout. Si on examine les Tweets et les réponses, on s'aperçoit que dès le premier jour elle s'adresse à des dizaines de journalistes des médias internationaux, dont Frédérique Geffard (AFP), Kareem Shaheen (Guardian), Mona Eltahawy (NYT opinion columnist), Louisa Loveluck (Washington Post), Liz Sly (Washington Post) et à des représentants de l'organisation Human Rights Watch (HRW).

Le 25 octobre, sa chasse aux journalistes se poursuit. Figurent notamment sur la liste Michael Weiss (Daily Beast, CNN) et Janine di Giovanni (Newsweek).

« Je vous envoie un message d'Alep pour en parler ».

​Mais cette activité excessive pour une débutante sur Twitter s'arrête brusquement. L'effet souhaité est obtenu.

​Le 25 septembre, le compte de Bana attire l'attention de la correspondante du Telegraph Josier Ensor, qui répond et invite « Bana » à discuter via Skype. Le 29 septembre sortira le premier article sur Bana intitulé « La fille de sept ans twitte les horreurs de la guerre dans son quartier d'Alep ».

Depuis lors, Bana et sa maman sont sous les feux de la rampe, adulées qu'elles sont de la presse mainstream. Des progrès fulgurants sur Twitter de l'institutrice et mère de trois enfants, qui a réussi à faire passer son message en l'espace de deux jours seulement, on ne pipe mot.

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