Il y a tout de même des différences fondamentales entre la Macédoine et l'Ukraine, la première donnant une impression plus cohérente, a déclaré à Sputnik l'historien serbe Aleksandar Rakovic, ajoutant qu'à la différence de l'Ukraine, en Macédoine il ne s'agissait que des identités macédonienne et albanaise.
« L'Ukraine occidentale est peuplées d'uniates qui sont plus proches des Polonais que des Russes. Au centre de l'Ukraine, la population se ressent proche des Russes, mais ne veut pas renoncer à son identité ukrainienne, alors que dans le Donbass, dans les régions de Kharkov et d'Odessa, la plupart s'assimilent au "monde russe". Et en Crimée, qui fait déjà partie de la Russie, la majorité de la population se considère russe », a rappelé l'interlocuteur de l'agence.
Selon ce dernier, les Macédoniens se sentent plus proches des Serbes, la vie au sein de la Yougoslavie n'y ayant été pour rien. En même temps, les Albanais de Macédoine estiment appartenir à la soi-disant « Grande Albanie », projet auquel ils travaillent en commun avec les Kosovars et les Albanais d'Albanie.
« Les Macédoniens défendent l'intégrité de leur État sans pour autant remettre en cause l'identité des Albanais macédoniens. Et cette attitude est fondamentalement différente de celle adoptée à l'égard de l'identité russe par ceux qui prônent en Ukraine un État ukrainien sous sa forme actuelle », a souligné l'expert.
M. Rakovic estime que l'Ukraine ne pourra sans doute pas se maintenir son unité étatique. Qui plus est, elle est d'ores et déjà divisée. En effet, la Crimée est devenue partie intégrante de la Russie, bien que l'Occident ne le reconnaisse toujours pas, alors que le Donbass est sous contrôle de la partie russe du peuple ukrainien.
« Reste à savoir quel sera le sort de l'ouest et du centre de l'Ukraine, car ce n'est guère la même chose, loin de là. Nous avons affaire à une société radicalement divisée », a constaté l'historien.
L'historien estime que la Macédoine a encore une chance de sauvegarder son intégrité, bien que cela implique une certaine forme de « faible intégration avec la Serbie ».
« Cela ne signifie pas qu'elle doit devenir partie d'une nouvelle Yougoslavie. […] J'entends avant tout une certaine forme d'intégration qui puisse associer la Serbie, le Monténégro, la République serbe de Bosnie et la Macédoine et qui pourraient à leur tour se porter garants de la sécurité », a relevé l'interlocuteur de Sputnik.
Et de conclure qu'à la différence de la Macédoine, l'Ukraine n'avait pas d'entité à laquelle s'intégrer, le projet d'association avec l'Union européenne étant voué à l'échec.
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