Quelques milliers d'Albanais ont participé à une manifestation dans la capitale de la Macédoine, Skopje. Formellement, ils ont demandé que le Conseil d'opposition albanais participe aux négociations visant à faire sortir la Macédoine de la crise politique.
La manifestation a coïncidé avec l'anniversaire de l'attentat de Kumanovo, qui a écourté la visite du président macédonien à Moscou. Huit policiers et dix terroristes albanais ont été tués lors des deux jours d'affrontements. La majorité des terroristes interpellés étaient des citoyens du Kosovo. De plus, il y avait neuf citoyens macédoniens.
L'un des hommes politiques les plus radicaux du Kosovo, Albin Kurti, a également pris part à la manifestation du 9 mai à Skopje. Il est devenu populaire après avoir faire usage de gaz lacrymogènes.
Des politologues macédoniens craignent la radicalisation des protestations albanaises et une répétition éventuelle du scénario de Kumanovo.
Le politologue Bane Georgijevski a déclaré à Sputnik que l'attentat de Kumanovo ne devait pas se reproduire. "Plusieurs autocars sont arrivés du Kosovo avec des Albanais afin qu'ils participent à la manifestation. Cela crée l'impression que les Albanais soutiennent l'opposition macédonienne".
"Je ne sais pas ce qu'ils demandent, peut-être la fédéralisation ou la cantonalisation de la Macédoine, cela n'est pas très important. Ce qui est important, c'est qu'il s'agît du changement de la structure d'Etat", a-t-il estimé à Sputnik.
Pour le moment, les relations entre les Macédoniens et les Albanais sont réglées par les accords d'Ohrid signés en 2011 après les affrontements entre les forces aériennes macédoniennes et l'Armée albanaise de libération nationale. Suite aux négociations, les membres du gouvernement macédonien et des représentants politiques albanais ont obtenu des droits étendus.
Les dernières manifestations en Macédoine ont eu lieu les 13 et 14 avril dernier. Elles ont été organisées par l'opposition macédonienne au centre de Skopje pour réclamer l'annulation des législatives anticipées et de l'amnistie pour 56 hommes politiques qui seraient impliqués dans un scandale d'écoutes illégales et de corruption.
Skopje est candidate depuis 2005 à l'adhésion à l'UE et depuis 2009 à l'Otan.