Exhortant les autorités russes à ne pas violer « les obligations internationales en matière de libertés démocratiques et de droits de l'homme », les députés européens ont passé sous silence les tensions et les coups de matraque dont sont victimes tant les manifestants que les journalistes qui couvrent les mobilisations sociales en France, lesquelles, autorisées, ont fait l'objet d'une enquête spéciale de Street Presse.
« Le policier me dit "Casse-toi, je vais t'allumer". On l'entend sur la vidéo », a raconté au magazine le journaliste Thierry Vincent. « C'est la dernière fois que je n'ai pas mis de casque en manif », a-t-il plaisanté.
« Les policiers ont nassé tout le monde, journalistes comme militants », a confié le photojournaliste Pierre Gautheron, présent à la manifestation dénonçant la brutalité policière et honorant la mémoire de l'une de ses victimes, le jeune Théo.
Au cours des manifestations, la police a pris l'habitude de photographier les cartes de presse, d'agence ou d'identité : « Je pense plutôt qu'il s'agit d'intimidation. Et c'est révoltant », a témoigné Vincent Vannier du SNJ.
« Après avoir scanné mon passeport, le douanier américain me demande de le suivre », s'est rappelé Paul. « D'emblée, il me demande si je suis venu pour le mouvement "Black Lives Matter". »
Bien que n'ayant commis aucune brutalité, Gaspard Glanz, journaliste et fondateur du média indépendant Taranis News, a découvert qu'il était classé comme fiché S, catégorie 13 : « Individu membre de la mouvance anarcho-autonome (ou proche de la mouvance d'extrême-gauche radicale) susceptible de se livrer à des actions violentes. » La fiche n'évoquait pas sa qualité de journaliste.
Dans ce cas, il s'agit de rassemblements autorisés dans la capitale française, lors desquels l'équipe de streaming de Sputnik a elle aussi été victime de brutalités : une journaliste a reçu des coups de bâton, les policiers l'ont poussée avec leurs boucliers, refusant de regarder sa carte de presse.
Toute une armée est arrivée pour « endiguer » une centaine de manifestants pacifiques à l'époque à Ménilmontant, les journalistes ont été bloqués dans la rue, avec des protestataires. Les CRS se sont rangés sur quatre lignes, ceci pour régler ce modeste rassemblement pacifique. Ainsi les manifestants ont-ils été encerclés pendant quatre heures.
Quant au recours aux gaz lacrymogènes, il en existe apparemment une certaine classification car l'impact sur la santé est bien visible, la toux durant pendant des semaines.
Bien que les interpellations soient une affaire intérieure du pays, il est à noter que le Parlement européen a condamné la conduite des policiers lors d'une action non-autorisée à Moscou. Le 26 mars, près de 8 000 personnes sont sorties dans les rues moscovites pour rejoindre une manifestation anti-corruption et quelque 800 d'entre elles ont été interpellées. Les autorités avaient en fait permis de la tenir, mais pas dans la rue Tverskaïa où elle s'est déroulée en pratique.
Plusieurs rassemblements de cette sorte se sont également tenus dans d'autres villes russes, notamment à Saint-Pétersbourg, Novossibirsk, Barnaoul, Iekaterinbourg, Tomsk, Khabarovsk ou Vladivostok.
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