Les manifestations organisées ces dernières semaines en France ont été marquées par des agressions et actes de vandalisme contre les journalistes. Il n'y a pas que les correspondants de BFMTV et de RTL qui ont souffert pendant les manifestations de Bobigny. Sputnik s'est retrouvé parmi les rares médias à couvrir les affrontements des deux côtés, s'exposant au risque d'être gazé par les CRS et agressé par les casseurs.
Vols, agressions, attaques au gaz, menaces diverses et soupçons de politisation, voici quelques-uns des risques auxquels sont confrontés nos journalistes afin de présenter d'une manière objective les évènements d'aujourd'hui.
Agressions
Quand une collègue de RT a reçu un coup de poing sur son casque pendant un reportage, on n'imaginait pas que cet acte passerait pour presque inoffensif quelques mois plus tard, tellement la situation a dégénéré. Depuis cet incident, les pierres et les bouteilles jetées sur nos correspondants ont cessé de nous surprendre. L'une de nos journalistes a été récemment attaquée par un casseur à Barbès. L'agresseur lui a donné un coup de pied dans le ventre pour tenter ensuite de lui arracher son portable.
Pour le métier du journaliste, le portable représente un élément important, car il est devenu presque impossible de filmer avec une vraie caméra, qui transforme tout journaliste en cible privilégiée pour les protestataires échauffés. Plusieurs caméras brisées ou volées pendant les émeutes dans le 93 peuvent en témoigner.
En même temps, l'utilisation du portable augmente un autre risque: la police a de la peine à distinguer les journalistes dans la foule. Ainsi, outre les émeutiers, on peut même être attaqué par les CRS lors d'une offensive.
Gaz lacrymogène
L'utilisation du gaz lacrymogène s'est presque banalisée en France depuis les manifestations violentes de l'été 2016. Suite à la fréquence de son utilisation, notre correspondante a déjà appris à distinguer plusieurs types de grenades lacrymo selon le son de l'explosion. Le composé chimique utilisé, en plus de provoquer des irritations des poumons et des yeux, rendant le travail des journalistes encore plus pénible, exerce un impact négatif sur la santé.
Menaces et soupçons de politisation
La police et les manifestants, la gauche et la droite… Couvrant les affrontements des deux côtés, le journaliste est forcé d'être extrêmement vigilant, car chacun le soupçonne de jouer dans le camp adverse.
Nombreux sont ceux qui reprochent à Sputnik d'être politisé… sans trop de souci de cohérence, d'ailleurs. Ainsi, il y a un an, le site Arrêt sur images accusait Sputnik d'être trop complaisants vis-à-vis de l'extrême droite, lui reprochant notamment de couvrir une manifestation anti-migrants, que d'autres médias avaient ignorée.
Mais cette année, Sputnik est devenu la cible de nouvelles attaques. Après avoir relayé les propos de militants antifascistes, accusant des casseurs d'extrême droite de s'être infiltrés à la manifestation de soutien à Théo, Sputnik a été rapidement accusé de dénigrement de l'extrême droite.
L'extrême-droite transforme une #manifestation pour #Théo en acte de #vandalisme à #Paris
— Sputnik France (@sputnik_fr) 15 февраля 2017 г.
>> https://t.co/jMi9wFMURj#justicepourtheo pic.twitter.com/aBwbpqwIh6
Le rôle de nos Lives-stream
L'un des participants actifs au mouvement contre la loi travail déplorait l'inaction policière contre les éléments radicaux et les casseurs. Alors que les manifestants nous accusent de les mettre en danger, la police utiliserait les Lives-stream pour repérer les malfaiteurs.
Donc, bien que le quotidien de l'équipe streaming de Sputnik ne soit pas facile, nous espérons que nos streamings aident à la fois la police et les manifestants engagés, mais pacifiques.
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