Comment l’image de la Russie a été diabolisée aux États-Unis

© AFP 2024 EMMANUEL DUNAND/FILESNew York Times
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Comme il y a un siècle, les médias et les hommes politiques américains, responsables de la formation de l’opinion publique, ne cessent de diaboliser la Russie. Pourtant, les défis auxquels les Américains sont exposés n’ont rien à voir avec la Russie, estime dans un éditorial pour le New York Times, Stephen Boykewich.

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Les journalistes et hommes politiques américaines, prenant part à la formation de l'opinion publique, ont choisi pour la Russie le rôle du « double obscure » des États-Unis. Dans leur aspiration d'accuser sans preuves Moscou et Donald Trump de « complot », ils sont allés si loin que même les critiques forcenés de la politique russe les appellent à se calmer, écrit Stephen Boykewich dans un article pour le New York Times.

Selon le journaliste, les critiques contemporains des autorités russes se sont retrouvés dans le piège de l'ancienne fable sur « les anges et les démons » — tradition de diaboliser la Russie et de la juxtaposer aux États-Unis, pays qui lutte au nom « du destin de l'humanité » du soi-disant côté de la lumière.

« De l'adoption de la doctrine Truman en 1947 et jusqu'à la chute de l'URSS en 1991, les États-Unis peignaient la Russie soviétique non seulement en adversaire géopolitique, mais en ennemi spirituel. Les journalistes et les détenteurs du pouvoir se précipitaient pour diaboliser ce pays allant jusqu'au phantasme messianique sur sa transformation sur un modèle américain », écrit M. Boykewich.

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La Russie est présentée en ennemi de l'Occident depuis voilà un siècle. Tout comme à la fin du XIXe siècle, de nombreux Américains ont trouvé dans la Russie tsariste le point d'application de leurs phantasmes idéologiques. Ils ont cru avec passion aux appels du diplomate américain George F. Kennan demandant de « libérer la Russie de l'autocratie ». Ce dernier a tout fait pour expliquer à ses interlocuteurs que les Russes n'étaient pas des « amis lointains », mais des « barbares », quant à la Russie, c'était une « terre sauvage » qui devait être changée selon le modèle américain, rappelle le journaliste.

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La moralisation américaine a atteint son apogée au moment de l'intervention de Ronald Reagan qui a qualifié l'Union soviétique de « foyer du mal dans le monde moderne », poursuit M. Boykewich. En 1983, il a justifié le renforcement des capacités nucléaires de nécessité morale. Toutefois, cette approche déforme la pensée américaine : aujourd'hui, tout comme il y a un siècle, les États-Unis traitent la Russie en « pays sauvage » qui doit devenir une seconde Amérique.

« Il est important que les Américains gardent en mémoire que l'extase avec laquelle nous parlons de la Russie reflète toujours l'inquiétude sur l'état de santé de notre démocratie. Les défis les plus menaçants auxquels les Américains sont confrontés chez eux n'ont rien à voir avec le Kremlin », conclut Stephen Boykewich.

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