Pour Thaçi, le Kosovo est «champion de la lutte contre le terrorisme». Qu’en pense Daech?

© SputnikMarko Djuric, chef de la chancellerie gouvernementale serbe pour le Kosovo et la Métochie
Marko Djuric, chef de la chancellerie gouvernementale serbe pour le Kosovo et la Métochie - Sputnik Afrique
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Le président du Kosovo Hashim Thaçi entend créer une armée «professionnelle», une décision illégale qui indigne la Serbie et est fermement condamnée par l'Union européenne et les États-Unis, Sputnik s’en est entretenu avec le haut responsable serbe Marko Djuric.

Le projet du président du Kosovo Hashim Thaçi de transformer la Force de sécurité kosovare (KSF) en véritable armée a aggravé les relations déjà extrêmement tendues entre Belgrade et Pristina, tout en agaçant l'Otan et les États-Unis, situation évoquée dans un entretien avec Sputnik par Marko Djuric, chef de la chancellerie gouvernementale serbe pour le Kosovo et la Métochie.

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« Contrairement à la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'Onu et à l'Accord de Kumanovo, l'élite politique séparatiste à Pristina se propose d'imposer un projet de loi absurde qui attribue à la KSF, qui n'est qu'une version de l'organisation terroriste qu'est l'Armée de libération du Kosovo (UÇK), le statut d'une armée dans notre province méridionale », a déclaré l'interlocuteur de l'agence.

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Et d'ajouter que ce ne serait pas évidemment une armée dans le sens juridique du terme, mais une formation paramilitaire parfaitement illégale, composée de terroristes d'hier, dont l'objectif serait de torpiller la stabilité et la sécurité dans les Balkans et avant tout la sécurité des Serbes du Kosovo-Métochie.

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Le premier ministre de Serbie Aleksandar Vucic s'est entretenu avec Hashim Thaçi, mais n'a pas réussi à le persuader de renoncer à son projet. Malgré la mise en garde du secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, le président kosovar a déclaré en conférence de presse à Pristina qu'il ne renoncerait pas au projet d'une « armée moderne, multiethnique et professionnelle, prête à défendre les citoyens du Kosovo ».

M. Thaçi affirme que son initiative est tout à fait légale et que l'unique menace pour les Balkans émane de la Russie, notamment de la croissance de son influence. Qui plus est, le président kosovar déclare que le Kosovo est « champion de la région dans la lutte contre le terrorisme ».

« Cette déclaration provoque mon admiration, et je pense que Lavdrim Muhadzeri, un leader de Daech, originaire du Kosovo, l'admire également, tout comme des milliers de combattants kosovars de Daech, dont plusieurs centaines sont déjà revenus en cercueils dans notre province. Il y a, à mon avis, un immense contraste entre les déclarations de M. Thaçi et la réalité effective », a poursuivi l'interlocuteur de Sputnik.

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Le train Belgrade-Kosovo stoppé, «convulsions de l’administration sortante US»

Le responsable serbe estime notamment que les politiciens kosovars, incapables de faire quoi que ce soit pour améliorer la vie même pour les Albanais du Kosovo, imputent aux Serbes tous les maux de la terre et provoquent des conflits avec Belgrade pour détourner l'attention de la population des problèmes de plus en plus nombreux et graves.

« Il est tout à fait évident que les autorités de Pristina poussent leur peuple au conflit avec la Serbie et les Serbes du Kosovo », a relevé M. Djuric, estimant que cela était fait pour justifier les conditions de vie déplorables dans la république autoproclamée où 65 % de la population est au chômage et ce, en dépit de plus de 60 milliards d'euros d'assistance versés par l'Union européenne depuis 1999.

Pristina a proclamé unilatéralement en 2008 l'indépendance du Kosovo de la Serbie, que celle-ci n'a jamais reconnue. Le Kosovo est dépourvu d'armée en vertu d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, même s'il s'est doté d'une force de sécurité (KSF) et que sa police dispose de forces d'élites.

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À aucun moment il n'a été envisagé que les Albanais du Kosovo puissent avoir leur propre armée. Il ne faut pas oublier que le Kosovo n'est pas reconnu comme un État indépendant par une grande partie de la planète. La Russie comme l'Espagne, la Chine, le Brésil ou même le Vatican ne le reconnaissent pas.

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