Le président serbe Tomislav Nikolic a accusé dimanche Washington d'être derrière l'incident avec le premier train depuis 1999, effectuant le trajet entre la capitale serbe Belgrade et le Kosovo, en y percevant des « convulsions de l'administration sortante des États-Unis ».
« Cet incident, ce ne sont que des convulsions de l'administration sortante américaine. Nous nous sommes retenus pour ne pas le montrer, mais hier, on a bel et bien frôlé une confrontation », a déclaré M. Nikolic devant les journalistes.
Le convoi en question devait relier Belgrade et le nord du Kosovo. La Serbie voulait remettre en fonction, 18 ans après le conflit au Kosovo, la ligne reliant la capitale serbe à Kosovska Mitrovica (nord du Kosovo). Il s'agissait, selon Belgrade, de répondre aux besoins des habitants du nord du Kosovo, où les Serbes sont toujours majoritaires.
Irritées par le fait que le convoi était peint aux couleurs du drapeau serbe et décoré à l'intérieur de répliques d'icônes des monastères orthodoxes serbes du Kosovo, les autorités de Pristina s'y sont formellement opposées, en y voyant une « sérieuse provocation ».
Le président kosovar Hashim Thaçi a ordonné les mesures nécessaires pour arrêter ce train qui menaçait, selon lui, la « souveraineté du Kosovo ».
Cet incident est intervenu dans un contexte de très grandes tensions entre la Serbie et le Kosovo, tensions inégalée depuis la signature en 2013, sous la houlette de l'Union européenne, d'un accord de normalisation de leurs relations. Cela s'explique entre autres par la récente arrestation en France de l'ancien chef rebelle et ex-premier ministre kosovar Ramush Haradinaj, sur demande de Belgrade qui demande son extradition afin de le juger pour crimes de guerre.
Aussi, le « train de la discorde », comme l'appelle désormais la presse internationale, était-il attendu côté kosovar par une unité spéciale de la police kosovare, décidée à le bloquer à la frontière.
Pour éviter un conflit et préserver les vies, le premier ministre serbe Aleksandar Vucic a décidé d'arrêter le train avant la frontière, en accusant Pristina d'avoir dépêché des unités armées de police dans le nord du territoire dans le but de « provoquer un conflit ».
La Serbie a perdu le contrôle sur sa province sud du Kosovo-Métochie en 1999, pendant l'intervention de l'Otan. Le Kosovo a déclaré unilatéralement son indépendance en 2008 mais reste serbe en droit international (résolution 1244 de l'Onu) même si un certain nombre de pays — États-Unis et leurs alliés — ont décidé d'accorder leur reconnaissance à la république autoproclamée.
La Serbie contrôle toujours la partie nord du Kosovo, où vivent environ 50 000 Serbes qui ne considèrent pas Pristina comme étant leur capitale.
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