La Chine a fait lundi au Conseil de sécurité des Nations unies tout ce qu'elle estimait nécessaire et possible pour soutenir la tendance à un règlement politique de la crise syrienne, a déclaré à Sputnik l'expert chinois Li Weijian, de l'Institut d'études des problèmes internationaux de Shanghai (SIIS).
« C'est déjà le 5e veto chinois au Conseil de sécurité de l'Onu sur le problème syrien. La position de la Chine sur la crise syrienne reste inchangée. Pékin a toujours prôné une résolution de cette crise par le dialogue, des négociations et un cessez-le-feu », a souligné l'interlocuteur de l'agence.
Et de rappeler que les différentes parties au conflit se préparaient à présent à des négociations où le gouvernement syrien jouerait un rôle de plus en plus important.
« L'enquête sur toutes les circonstances de l'usage d'armes chimiques en Syrie n'est pas encore achevée, mais des accusations visent déjà le gouvernement syrien et […] certains pays essaient d'exclure le gouvernement syrien du dialogue inter-syrien », a poursuivi M. Li.
Et de prévenir que si ce projet de résolution était adopté dans sa rédaction actuelle, il exercerait un impact négatif sur les négociations futures et tout le processus politique en Syrie.
Sur fond de « printemps arabe », de cataclysmes dans le monde arabe et de crise syrienne, la diplomatie chinoise adopte une attitude conséquente, en bloquant au sein du Conseil de sécurité de l'Onu les résolutions occidentales prévoyant des sanctions contre la Syrie et le renversement des autorités légitimes à Damas, a déclaré à Sputnik le spécialiste russe du Proche-Orient Stanislav Tarassov, ajoutant que Pékin y agissait en tandem avec Moscou.
« Quant à la Chine, deux lignes parallèles y sont nettement perceptibles. Il s'agit à la fois de sa coopération avec la Russie et un scénario absolument indépendant de sa politique. La présence réelle de Pékin sur le volet syrien se renforce. Et maintenant, quand les Américains font des déclarations anti-iraniennes, la Chine peut conforter sa propre position sur le volet iranien dans la résolution de la crise syrienne », relève l'expert.
Selon les analystes internationaux, les perspectives du règlement syrien ne seront plus ou moins évidentes qu'après la définition de la politique de l'administration du président américain Donald Trump au Proche-Orient. C'est aussi alors qu'on pourra dire quoi que ce soit sur une possible coopération entre Moscou et Washington dans la lutte contre l'État islamique (Daech) et la position de la Chine. On verra si Pékin adhérera à l'éventuelle coalition russo-américaine ou préférera faire cavalier seul. Bien des observateurs estiment toutefois que Pékin choisira sa propre voie et développera son propre programme dans la région.
Mardi 28 février, la Russie et la Chine ont opposé leur veto à un projet de résolution préparé par Paris et Londres préconisant des sanctions contre responsables et organismes syriens, en lien avec l'utilisation d'armes chimiques et ce, avant même la clôture de l'enquête en cours.
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