Quand on va à Vladivostok en Russie, on est bien dans une ville européenne. Mais l'Europe a aujourd'hui mauvaise presse, et elle est rejetée par des pans de plus en plus importants des peuples européens. La faute en est à l'Union européenne. Cette institution abuse d'ailleurs du nom « d'Europe » alors qu'elle est loin de rassembler la totalité des pays de l'Europe.
Pourquoi un rejet de l'UE
Il faut alors réfléchir sur cette réaction de rejet, qui aujourd'hui s'amplifie dans de nombreux pays. L'Union européenne pose aujourd'hui un problème à la démocratie. On le voit depuis l'origine, c'est à dire le traité de Maastricht. Mais, c'est l'évolution de l'Union européenne depuis les années 2007-2009 qui pose véritablement un problème majeur. On en a un exemple avec la ratification du traité avec le Canada, ce que l'on appelle le CETA. Le problème de ce traité est qu'il fait la part belle aux intérêts des firmes multinationales, intérêts qui ne sont pas précisément ceux des consommateurs ni ceux des travailleurs. En fait, ce traité n'est pas ce que l'on appelle un traité de « libre-échange » mais un traité qui vise à imposer des normes aux divers parlements des pays membres de l'Union européenne. Si l'on avait voulu une démonstration de la nature profondément anti-démocratique de l'UE on ne se s'y serait pas pris autrement.
L'Union européenne et la démocratie
L'Europe divisée par l'UE?
Nous sommes, avec l'Union européenne, en présence d'un système qui unit le modèle l'État Législateur (le modèle de la démocratie légaliste) avec celui de l'Etat administratif, et qui aboutit de fait à nier la possibilité même de choix démocratique. Ce modèle s'oppose à l'État gouvernemental (celui du Souverain tout puissant). Mais, si l'on sait combattre le fascisme, nous sommes en réalité bien plus dépourvus face au système de l'Union européenne. C'est pourquoi les diverses échéances électorales de l'année 2017, que ce soit l'élection présidentielle en France, les élections législatives aux Pays-Bas, en Allemagne et peut-être en Italie, seront si importantes pour la définition du futur des peuples vivant en Europe, mais pas nécessairement sous la coupe de l'Union européenne.
(1) Jean-Jacques Mevel in Le Figaro, le 29 janvier 2015, Jean-Claude Juncker: « la Grèce doit respecter l'Europe ». http://www.lefigaro.fr/international/2015/01/28/01003-20150128ARTFIG00490-jean-claude-juncker-la-grece-doit-respecter-l-europe.php Ses déclarations sont largement reprises dans l'hebdomadaire Politis, consultable en ligne: http://www.politis.fr/Juncker-dit-non-a-la-Grece-et,29890.html
(2) Evans-Pritchards A., « European 'alliance of national liberation fronts' emerges to avenge Greek defeat », The Telegraph, 29 juillet 2015, http://www.telegraph.co.uk/finance/economics/11768134/European-allince-of-national-liberation-fronts-emerges-to-avenge-Greek-defeat.html
(3) Barroso J-M., Speech by President Barroso: "Global Europe, from the Atlantic to the Pacific", Speech 14/352, discours prononcé à l'université de Stanford, 1er mai 2014
(4) Dyzenhaus D, Hard Cases in Wicked Legal Systems. South African Law in the Perspective of Legal Philosophy, Oxford, Clarendon Press, 1991.
(5) Dyzenhaus D., The Constitution of Law. Legality In a Time of Emergency, op.cit., p. 22.
(6) Schmitt C., Légalité, Légitimité, traduit de l'allemand par W. Gueydan de Roussel, Librairie générale de Droit et Jurisprudence, Paris, 1936; édition allemande, 1932
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