La Banque centrale européenne (BCE) accorde à l'Italie des milliards d'euros sous forme de rachats d'actifs qui partent vers d'autres pays, ce qui n'éclaircit guère l'horizon économique national et européen, stipule le journal allemand Die Welt.
Selon le rapport annuel, la Banque d'Italie a renouvelé son record. En août, la créance étrangère du système euro (la balance Target2) a connu une hausse de 10 % pour atteindre 327 milliards d'euros.
« Ce record constitue un signe infaillible que l'assouplissement monétaire (le programme européen de Quantitative Easing, ndlr) ne marche pas », estime l'économiste du groupe bancaire international britannique HSBC Fabio Balboni.
D'après Die Welt, le système Target2 accumule tous les transferts transfrontaliers de la zone euro. Au cas où une banque nationale reçoit plus d'argent qu'elle n'en transfert vers d'autres pays, une créance nationale est prise par l'Italie.
La Deutsche Bank, elle, constate que le pays a d'autant plus besoin de cette croissance du PIB par habitant, indice même inférieur à celui en Grèce et au Portugal, toujours en croissance. La situation est également alourdie par la différence entre le taux de chômage général de 11 % et celui parmi les jeunes de 39,2 %. Un triste record européen !
« L'Italie est connue pour son instabilité politique. Mais la situation actuelle est unique. Le pays devient un mystère politique », prévient l'expert de la Deutsche Bank, Marco Stringa.
Selon les experts, une défaite politique de Matteo Renzi lors du référendum constitutionnel en octobre 2016, tenant compte d'un éventuel succès du mouvement antieuropéen Cinq étoiles, provoquerait une crise bancaire nationale et perturberait les flux monétaires de l'Union européenne.