Le député souverainiste de l'Essonne en appelle à considérer les résultats électoraux plutôt que les prévisions des sondages, qui n'ont pas manqué de se tromper ces derniers mois, qu'il s'agisse du Brexit, de l'élection de Trump où même des primaires de la droite et du centre ou de son pendant socialiste : personne ne donnait gagnant François Fillon avec 8 % d'intention de vote (sondage TNS Sofrès, juin 2016) ou encore Benoit Hamon et ses 2 % (BVA, juillet 2016).
Nicolas Dupont-Aignan souligne notamment que son parti a été crédité « d'autant de voix » que le Front de Gauche de Jean Luc Mélenchon lors des dernière élections, les régionales de décembre 2015. Une sortie, qui n'a pas manqué de faire réagir son hôte, Jean-Michel Apathie, visiblement dubitatif de la bonne fois du candidat gaulliste et qui tente de relativiser : « en région parisienne? »
« C'est un problème démocratique fondamental : est-ce que c'est à une grande chaîne de télévision de sélectionner les candidats, alors que c'est au Conseil constitutionnel de les sélectionner et c'est aux français de choisir après ? »
Cinq convives auxquels Nicolas Dupont Aignan annonce avoir adressé une lettre où il les invite « expressément à ne participer à l'évènement que lorsque TF1 organisera un vrai débat démocratique », les appelant à joindre « l'acte à la parole ». Le député évoque alors le soutien que lui aurait exprimé Benoît Hamon, Marine le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Nous avons demandé à Laurent Jacobelli, directeur de campagne de Nicolas Dupont Aignan et Secrétaire général adjoint de Debout la France ce qu'il attendait de cette lettre, sa réponse est sans ambiguïté :
Pour notre intervenant, TF1 ne tire pas les leçons du passé, « ils sont dans une logique anti-démocratique et c'est notre devoir de citoyen de lutter par tous les moyens contre ce viol de la démocratie », rappelant lui aussi les revers subis par les médias aux États-Unis, en Grande-Bretagne ainsi qu'en France :
« Ce qui est en train de se passer est complètement inédit dans l'histoire de la Vème république : une chaîne de télévision se substitue aux électeurs pour savoir qui a une chance ou non d'être président de la République. »
« Justement, le débat des primaires a montré qu'on pouvait avoir sept personnes sur le même plateau, avoir un débat clair et qui en plus intéressait les français puisque les résultats d'audience étaient là. »
D'autant plus que France Télévision a pour sa part annoncé qu'elle organiserait un débat où seraient justement conviés tous les candidats officialisés par le CSA « TF1 qui clame être la première chaîne d'Europe, qui clame d'être la plus innovante, la plus forte, ne serait-elle pas capable de faire ce que fait le service public ? » feint de s'étonner Laurent Jacobelli. Tout comme Nicolas Dupont-Aignan au micro de FranceInfo, le cadre de DLF évoque un possible conflit d'intérêt à la direction de la chaîne :
« J'espère qu'il n'y a aucun lien entre cette décision et le fait que la responsable de la communication de François Fillon soit aussi la responsable de la communication du président de TF1 et du groupe Bouygues… parce que si TF1 voulait s'arranger pour que François Fillon soit le seul candidat de droite sur le plateau, là ce serait vraiment très grave, je ne peux même pas l'imaginer ! »
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