En ce qui concerne le chômage, il suffit donc de regarder les derniers chiffres de la DARES. Il est d'ailleurs étonnant comment les chiffres de décembre ont été passés sous silence dans la presse, y compris celle qui se prétend respectable, comme « Le Monde ». Le chiffre de l'agrégat des séries A+B+D, dont on rappelle qu'il est le seul à être représentatif des chiffres du chômage est remonté à 4,5298 millions après être descendus en novembre à 4,5128 millions. Pour mémoire, ce chiffre était de 3,864 millions quand François Hollande a été élu en 2012, soit un accroissement de 666 000 personnes. En décembre 2010, avant que François Fillon ne mette en œuvre son plan d'austérité, nous en étions à 3,4724 millions. François Fillon a ainsi provoqué une hausse de 392 000 chômeurs en 17 mois soit +23 000 par mois, tandis que François Hollande s'est contenté, mais sur 55 mois il faut le dire, d'une hausse de 12 100 personnes.
C'est un résultat désastreux. Il faut, deplus, y ajouter les personnes qui sont dans des mi-temps contraints ou qui sont employés dans des emplois subventionnés, emploi qui disparaitraient si l'Etat retirait sa subvention. Ce chiffre, qui correspond aux catégories C et E de la DARES se monte an décembre 2016 à 1,71 millions. Il y avait donc en France, à la fin de l'année dernière, 6,2397 millions de chômeurs ou de personnes en situation de précarité. C'est un record absolu, un chiffre que même au plus profond de la crise financière de 2008-2010 nous n'avions pas atteint. Ce chiffre vaut condamnation de la politique mise en œuvre par François Hollande, mais aussi par François Fillon.
Mais il y a pire. Une étude de l'INSEE montre que le revenu médian des ménages français s'est détérioré depuis ces dernières années (2). Dans cette étude, on apprend donc que le niveau de vie des personnes seules et des familles monoparentales s'est quant à lui profondément dégradé depuis 2007. Beau résultat, Messieurs les ministres intègres et les conseillers vertueux…Le revenu des couples avec enfants n'est lui-même guère brillant. Il n'y a que les couples sans enfants, les bobos, qui ont vu leur situation s'améliorer ou du moins ne pas se dégrader.
Mais, tout cela n'aura qu'un temps. La colère des classes populaires, des laissés pour compte de la mondialisation, se généralise à l'échelle internationale. Elle finira bien par toucher la France. En 2005 on écrivait déjà que le référendum avait vu la victoire des prolos sur les bobos (2). Nous verrons bien ce qu'il en sera lors du premier tour, mais aussi du second, de l'élection présidentielle.
(1) https://www.insee.fr/fr/statistiques/2416863
(2) Sapir J., La fin de l'eurolibéralisme, Paris, Le Seuil, 2006.
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