Les groupes de ce type sont classés dans la liste des organisations terroristes en France, mais lorsqu'il s'agit de la Syrie, ils sont qualifiés de «rebelles», note M. Le Corf qui appelle à «cesser de jouer avec les mots».
« J'utilise le terme "terroriste" car il n'y a pas de rebelles à Alep, explique l'humanitaire avant d'ajouter: je n'ai pu observer que des drapeaux noirs, photos à l'appui, sur toutes les lignes de front, signe de ralliement des groupes que nous combattons depuis de nombreuses années en France ».
Pour appuyer chacune de ses affirmations, Pierre Le Corf se dit prêt à présenter de multiples preuves: photos, vidéo, textes par lesquelles les civils témoignent des horreurs qu'ils ont vécues sous le siège terroriste. À l'est d'Alep, la loi de la charia régnait à travers des « tribunaux Islamiques » sommaires, explique le militant. «Ces organisations s'autorisent à emprisonner, torturer, marier des enfants et exécuter qui bon leur semble», poursuit-il.
« Les Casques blancs, que le gouvernement français a financé entre autres et que nous avons reçus à l'Élysée sont, pour un grand nombre d'entre eux, secouristes le jour et terroristes la nuit, et vice-versa », raconte M. Le Corf. « Ils ont prêté allégeance à Jabhat al-Nosra (Al-Qaïda), comme le prouvent les documents retrouvés après leur départ et comme en témoignent les habitants ». Selon les témoignages, les équipes de ces organisations portaient avant tout secours aux combattants, puis éventuellement aux civils, poursuit l'humanitaire. Or, les médias ont préféré passer ces faits sous silence.
La presse, voici un autre coupable de la situation catastrophique qui règne actuellement à Alep. Pour Pierre Le Corf, l'année passée a été celle de la désinformation.
« Les informations ne sortaient pas de la Syrie », explique le militant. « Les vidéos et contenus créés par les combattants et partisans, parfois montés de toute pièce, ont été diffusés en prime time par nos médias, instrumentalisant la mort et la souffrance des gens vivant au milieu des combats, l'amour et la compassion de ceux qui regardaient ces images ».
Les médias sont finalement parvenus à influencer l'opinion publique à tel point que celle-ci s'est mise à rejeter toute autre vision du conflit. « À la libération, indique Pierre, qui précise qu'il ne s'agit pas de la chute de la ville, mais justement de sa libération, les reportages des Russes comme les témoignages des Syriens sous l'occupation des terroristes ont été immédiatement qualifiés de propagande, de façon à décrédibiliser tout ce qui pourrait émerger de la Syrie elle-même, de ceux qui y vivent ou sont sur le terrain ».
Et d'ajouter: « Monsieur le Président, nous avons, comme de nombreux pays, une très grande responsabilité dans cette "guerre" que nous avons essayé de porter à son terme, terme sous-entendant le renversement du gouvernement Syrien à tout prix ».
« Demandons au peuple syrien ce qu'il souhaite pour son pays au lieu de parler en son nom, de lui voler sa voix, ses libertés, son présent, son futur ».
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